Re: Abeilles, ruches et jardins

cortejuan Ven 20 Oct 2023 - 9:41

Voilà, fin de récolte, la semaine passée, le12 octobre exactement, j'ai retiré les hausses de mes 5 ruches. J'ai récolté 25 kilos de miel de lierre.

Incroyable, faire une récolte au milieu du mois d'octobre. Donc en tout, cette année avec au printemps, deux ruches et trois essaims (en principe qui ne rapportent rien) 150 kilos de miel, une histoire de fou.

Le miel de lierre est une calamité, il est très visqueux, fige instantanément même maturé à 35 degrés. IL ne passe pas à travers les tamis utilisés pour enlever les impuretés. j'ai été obligé de lui adjoindre 15 kilos de sirop pour le fluidifier et je ne suis pas sûr du résultat.

Ma femme, qui est une téméraire a souhaité le goûter. Elle m'a dit qu'il laissait un arrière goût très fort à dominante chimique dans la bouche.
Je rappelle qu'ayant mis de l'acaricide (contre le varroa) dans le corps de la ruche, ce miel est interdit à la commercialisation, d'ailleurs qui en voudrait.

Je vais leur rendre durant l'hiver est veillant à ce qu'elles le boulottent et ne le stockent pas. Je ne tiens pas à le retrouver dans les hausses au printemps prochain.

cortejuan Ven 20 Oct 2023 - 9:55

Encore quelques infos sur l'intelligence des bestioles.

Ce qui est surprenant, c'est la méthode de butinage des abeilles. Si, en l’absence de miellée on leur fournit du miel provenant des rayons dont on a extrait le miel, il en reste toujours quelques %, on pourrait s'attendre à ce que l'ensemble des abeilles du coin se retrouvent dans les rayons. Ce n'est jamais le cas, si 80 % des abeilles se ruent sur la manne inattendue, 20 % vaquent dans le jardin, butinant les fleurs de ci de là. Il y a de la part de ces animaux une véritable gestion intelligente des ressources nutritives.

Si l'abeille n'obéissait qu'au stimulus olfactif, toutes les abeilles serait sur les rayons offerts. Si on demandait à l'I.A. son point de vue, elle irait dans le même sens, --tout le monde sur les rayons--. Donc, une fois de plus, ce petit animal est pourvu d'une réelle intelligence et sait gérer les ressources disponibles.
Je me demande d'ailleurs, si elles ne sont pas plus intelligentes que le bipède dominant la planète. En effet dans une situation analogue, les humains se jetteraient sur la ressource inespérée et s'extermineraient rapidement à coup de pelle et de pioche.

cugandense Sam 21 Oct 2023 - 8:05

Je ne suis pas une fana du miel mais j'aime bien voir les abeilles butiner Very Happy

Aussi, la gestion de ruche, ce n'est pas pour moi Abeilles, ruches et jardins - Page 8 568652

Cependant, j'ai une question concernant ta remarque:

....Je vais leur rendre durant l'hiver est veillant à ce qu'elles le boulottent et ne le stockent pas....

Comment fais-tu ça ? scratch

daniela Sam 21 Oct 2023 - 8:09

je suis aussi intéressée par la réponse

cortejuan Sam 21 Oct 2023 - 13:17

Comme disent les politiciens, merci c'est une bonne question...

C'est en fait un jeu d'équilibriste, il faut que les abeilles possèdent suffisamment de réserve pour passer l'hiver mais qu'elles ne soient pas face à des rayons encore surchargés à la fin de l'hiver. Comme la reine va lancer sa ponte courant février/mars, si elle manque de place les abeilles peuvent libérer de la place pour le couvain en remontant dans les hausses fraîchement installées une partie de la réserve non consommée.

Comment savoir ? Une solution (partielle) consiste à peser régulièrement les ruches et nourrir en conséquence. Leur donner une grosse quantité de nourriture en hiver est une mauvaise solution car elle vont stocker dans le corps et accessoirement, si le temps est clément être agressives devant cette manne inattendue (situation vécue).

Donc pratiquement, on leur donne dans un nourrisseur une petite quantité de sucre, miel, mélange, etc. On vérifie dans les jours suivants si la nourriture part vite dans ce cas c'est bon signe, elles mangent, on les voit d'ailleurs serrées les unes contre les autres en train de lécher le sucre. Si la nourriture diminue lentement et que peu sont présentes, elles n'en ont pas besoin. Il faut retirer l'apport de nourriture.

Donc rien n'est simple, trop de nourriture, c'est le risque de sucre dans les hausses et pire celui d'un essaimage printanier, pas assez de nourriture c'est le risque de disparition de la colonie si l'hiver se prolonge. Le métier d'api (pour ceux qui en vivent) est un stress permanent.

Le comportement des abeilles reste une énigme pour beaucoup. On s'aperçoit par exemple que lorsqu’on ne met pas de grille à reine entre le corps et les hausses, la reine peut décider d'aller pondre dans la hausse car elle n'a plus assez de place dans le corps. Le miel doit être fameux, très riche en protéines Suspect

--La grille à reine est comme son nom l'indique, une grille en plastique ou en métal dont les mailles sont suffisamment larges pour laisser passer les ouvrières mais suffisamment étroites pour empêcher la reine au gros ventre plein d’œufs d'aller pondre dans la hausse.--

cortejuan Jeu 21 Déc 2023 - 13:31

Tiens, encore une chose étonnante du monde des abeilles. Certains d'entre vous la connaisse sans doute.

Dans la zone subsaharienne, existe une étonnante association entre l'homme et une variété d'oiseau ressemblant à une petite pie grisâtre qui entre autres caractéristiques, a coutume de pondre ses oeufs dans les nids d'autres oiseaux. c'est 'indicateur ou en latin indicator indicator de la famille des... indicatoridae. On n'a pas fait trop d'effort en taxonomie semble-t-il...

Ce brave oiseau, quand il découvre un nid d'abeilles mellifères, s'approche des humains qui vivent dans le coin et émet un chant spécifique, exhibe comme un fanion les plumes blanches de son croupion, bref, fait signe au bipède présent qu'il serait bon d'aller piller le nid de ces braves abeilles.
Cela dit, c'est aussi l'homme qui en mal de miel peut appeler l'indicateur en émettant suivant les ethnies soit un sifflement spécifique (très efficace) soit une sorte de grognement (moins efficace). L'oiseau, s'il connait l’existence d'un nid, répond par son chant lui aussi spécifique et guide l'homme jusqu'au site où se trouve le malheureux essaim. Tout le long du parcours, il s’assure que le bipède est bien là avec force chant et exhibition de son croupion emplumé.

Arrivé sur place, il se perche à proximité de l'essaim, attend que l'homme se fasse piquer en récupérant le miel et quand le larcin est effectué, celui-là laisse sur place quelques morceaux de cadre que l'indicateur va s'empresser de récupérer.

Car ce n'est pas le miel qui l'intéresse mais la cire dont il est l'exclusif consommateur, Peu d'animaux sont capables d'assimiler ce genre de nourriture.

C'est le seul exemple avec la pêche aux mulets du couple homme dauphins que l'on connaisse de cette étranger association dont l'origine est encore bien méconnue.

cugandense Ven 22 Déc 2023 - 7:55

Cette association est d'autant plus curieuse qu'il s'agit d'un oiseau et pas d'un mammifère Abeilles, ruches et jardins - Page 8 203146

cortejuan Ven 22 Déc 2023 - 13:09

Ce qui est intéressant c'est que plus on salope la planète, plus on prend conscience que les non-mammifères (oiseaux, reptiles, poissons) possèdent une véritable intelligence, certes différente de la nôtre mais réelle et subtile.

L 'expression "mémoire de poisson rouge" est une belle sottise. Possédant des bassins, je peux assurer que les cyprinidés sont intelligents et ont une mémoire de plusieurs mois (confirmée par des études scientifiques).

Donc qu'un oiseau soit capable d'exploiter l'homme n'est pas réellement surprenant. Les pies et geais sont les sentinelles de nos forêts et l'on dit qu'ils sont capables de différencier le cueilleur de champignon du porteur de fusil...

PierredeSFA Sam 13 Jan 2024 - 7:17

Tu me rassures, car mon fils me dit souvent que j'ai une mémoire de poisson-rouge, donc en fait adaptée à certaines circonstances.

cortejuan Sam 13 Jan 2024 - 14:07

PierredeSFA Dim 14 Jan 2024 - 9:24

Avez-vous vu l'émission d'Arte sur l'adaptation de certains animaux au pillage humain de la nature ?
Avec des passages réconfortants.
Comme les otaries qui faute de sardines se mettent à chasser le thon, les baleines qui viennent avaler
les jeunes saumons ré-introduits pour compenser les excès de la pêche industrielle, les singes se soignant au charbon ou les pinsons de Darwin qui se mettent à évoluer de plus en plus vite...

daniela Dim 14 Jan 2024 - 9:55

non! dommage!

Veronica Dim 14 Jan 2024 - 10:06

J'ai trouvé ce lien…

https://www.youtube.com/watch?v=CskqVvTD

BUGADE Dim 14 Jan 2024 - 10:15

Voici la série complète

cortejuan Lun 8 Avr 2024 - 20:28

Année exceptionnelle, des fleurs partout, du colza autour de chez moi...

Cette année, les fleurs des cerisiers sont fécondées, les zazas étaient dedans. L'année passée, toutes les fleurs sont tombées, les abeilles les avaient désertées. C'est très mystérieux tout cela.

Donc si pas d'accident climatologique de dernière minute, la première récolte devrait être excellente. Mes 5 ruches sont en vie, 3 sont fortes, deux sont plus faibles (au moins, celles-là n'essaimeront pas).

A titre d'exemple, l'une de mes ruches (la plus forte a ramené en une journée plus de 6 kg de nectar. Quand on sait qu'une partie du nectar est consommé pendant le voyage et l'activité de la zaza, cela doit faire au moins 6.5 kg de récolté. Incroyable.

Depuis, peut-être à cause du nuage de sable qui a obscurci le ciel ces deux jours, ça s'est bien calmé. Mais globalement chaque journée, c'est entre 10 et 11 kg de nectar qui rentre (les costaudes entre 3 et 4 kg, les faiblardes autour d'un kg).

Nom de diou, ça en fait des coups de langue. Very Happy

Pour terminer, surtout ne pas se dire, waouh, c'est nickel, à 10 € minimum le kg de miel, c'est le job qu'il me faut...
C'est un vrai boulot, entre les parasites qui tuent les abeilles, les nénonics qui s'en mêlent, le transport des hausses qui pèsent 20 kg, l'extraction des cadres, puis l'extraction du miel, puis le nettoyage des corps, des hausses des cadres, qu'il faut recirer, sans parler des piqures, bref c'est un gros, gros boulot.

Ça y est on est calmé ? Bon si on ne l'est pas, faut se lancer, c'est quand même un job vraiment merveilleux.-

cugandense Mar 9 Avr 2024 - 7:40

Eh oh !! Faut pas laisser tout le boulot aux zazas !! Abeilles, ruches et jardins - Page 8 496499

Le partage des taches, tu connais ? Abeilles, ruches et jardins - Page 8 604326

daniela Mar 9 Avr 2024 - 7:56

qu'en est il du varroa ?

cortejuan Mar 9 Avr 2024 - 9:23

daniel

daniela a écrit:qu'en est il du varroa ?

Je n'en souffre pas beaucoup. Mais malheureusement, comme beaucoup, j'utilise durant la période de dormance de la ruche des lanières acaricides. Je n'ai pas trouvé d'alternative bio. Durant la période d'activité, j'utilise une méthode bio. la combinaison des deux semble efficace.

J'ajoute que les zazas ont évolué. Elles semblent de plus en plus "hygiénistes". C'est-à-dire qu'elles commencent à savoir se débarrasser des parasites.

Le vrai problème ce sont les pesticides car là, les abeilles et tous les autres insectes sont impuissants et disparaissent massivement. Croyez-en un vieux qui a connu des champs remplis de papillons, de grillons, de criquets.

Tiens ça me donne envie de pleurer...

PierredeSFA Mar 9 Avr 2024 - 11:37

Ici où beaucoup de cultures sont abandonnées et où les insecticides deviennent très peu disponibles, les insectes (y compris de très mauvais comme Pyrale du buis, Paysandisia, Rhynchophorus, charançons noirs des Agavacées, Phoracantha semipunctata, criquets...) sont de plus en plus visibles comme les papillons qu'on voyait très peu il y a 30 ans. Les frelons asiatiques, qui n'aiment pas la sécheresse, ont été peu nombreux en 2023.

cortejuan Mer 10 Avr 2024 - 19:34

Alors, bonne nouvelle ?

Chez moi, en 2023 peu de velutina mais beaucoup de crabro autour des ruches.

Cette année, pas encore d’asiatique, un européen dans un de mes pièges.
Je n’ai pas encore fabriqué ma muselière haute tension. Je continue de refléchir. Manipuler des milliers de volts nécessite un minimum d’attention...

daniela Jeu 11 Avr 2024 - 7:17

j'ai vu beaucoup d'abeilles il y a plusieurs semaines dans les amandiers en fleurs

LardyMum Jeu 11 Avr 2024 - 11:59

Un => article inquiétant. Pauvres petites Abeilles, ruches et jardins - Page 8 1457606549

cortejuan Jeu 11 Avr 2024 - 20:06

Ça y est, les essaimages commencent...

Trop peu nourries en hiver, les colonies sont trop faibles et meurent au printemps, trop nourries, elles sont trop fortes et se dédoublent.

Mais c’est ainsi, c’est la nature

cortejuan Ven 12 Avr 2024 - 23:13

Encore des infos surprenantes sur les zazas...

Les abeilles asiatiques (apis cerana) ont mis au point deux techniques pour se débarrasser de vespa velutina, le frelon asiatique.

La première technique consiste à couvrir d'une véritable boule d'ouvrières le frelon. Les zazas mettent en action leurs muscles en les faisant vibrer, il s'en suit une augmentation de la température de la boule. C'est là que ça devient intéressant : la température des abeilles peut atteindre 46-48 degrés sans dégât tandis que que celle du frelon asiatique ne peut dépasser 44 degrés. Le prédateur meurt alors de chaleur. Le déclencheur de l'opération est la mort de la première abeille attaquée par le prédateur. Dès l'attaque, la malheureuse abeille émet un paquet de phéromones de détresse qui déclenche de façon coordonnée et brutale l'attaque des ouvrières.

Génial non ?

L'autre solution moins sélecte observée sur les mêmes abeilles au Vietnam consiste, lorsque les abeilles ont subi une attaque massive de frelons, de déposer des crottes d'animaux sous forme de boulettes le long de la ruche. Ces excréments odorants couvrent semble-t-il les marqueurs olfactifs laissés par les frelons et utilisés lors de leurs attaques massives.

Les abeilles de Chypre (apis mellifera cypria) utilisent sur les mêmes frelons la technique de l'étouffement : les insectes respirent par l'abdomen. Celui-ci se gonfle et se dégonfle régulièrement. Les abeilles de Chypre entourent le frelon et bloquent l’abdomen du bestiau lors de la phase de dégonflement. Il meurt étouffé.

Hein, c'est chouette la vie des abeilles non ?

Malheureusement, l'apis mellifera de chez nous n'a pas encore mis au point de technique de défense de ce type. La première par échauffement ne marchera pas, les températures de fonctionnement d'apis mellifera et de vespa velutina sont semblables.

Un labo de l'ouest aurait trouvé une petite guêpe qui a l'habitude de pondre ses œufs dans le ventre de la reine de velutina. Celle-ci meurt entrainant la mort de toute la colonie. Mais attention ce genre de technique a déjà fait ses "preuves" dans d'autres domaines, myxomatose du lapin pour endiguer sa prolifération, coccinelle asiatique pour lutter contre les pucerons... donc le remède risque d'être pire que le mal.

Plus sagement, attendons que l'abeille de chez nous mette elle-même au point sa technique de lutte contre le velutina.

A plus pour d'autre histoires incroyable sur les zazas

cugandense Sam 13 Avr 2024 - 6:59

J'ai cru comprendre que l'abeille domestique européenne a été croisée avec une abeille africaine, la rendant plus agressive mais surement aussi plus productive ..... Tant qu'à faire, puisque l'espèce n'est plus pure, pourquoi ne pas tenter un croisement avec l'abeille chypriote ou asiatique ? scratch

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