Le NPK pour les nuls !!! (Volet 2)

Bonjour à toutes et tous,

On ira lire le volet 1 ... LA dont son "intro" assez importante quant aux objectifs de mon verbiage.
On y avait parlé de "la matière du sol" ... on passe "à ses habitants".  

II - la vie du sol
La vie du sol, ce sont les "bestioles" que l'on y trouve du plus gros avec les vers au plus petit avec les bactéries. A ces animaux qu'on nomme dans certains ouvrages, la "pédofaune" on pourrait rajouter le hérisson et les crapauds, grands amis du potagiste, mais ils vivent sur le sol et pas dedans   ... encore que, des fois.

Et la, on rentre dans un monde extraordinaire que l'on ne voit pas, même à 4 pattes, sauf à prendre une loupe et aussi un microscope.  
Sur ce sujet, il y a des bouquins de 300 pages ! Voila un petit article à lire pour un petit débroussaillage.
et un autre ici plus scientifique et longuement développé. où on trouve aux pages 14 à 18 le minimum à savoir sur chaque bestiole de la terre du jardin.

A coté de cette pédofaune, il y a le monde des champignons qui vivent tout près des racines : les mycorhizes, un monde qu'on découvre encore quant à sa variété et son utilité. des algues et les bactéries (dont les actinomycètes à allure de moisissures) que l'on range sous le terme de "pedoflore" ... un lien ici pour en savoir un peu plus ...

Ce qu'il est bon de retenir sur cette vie du sol est que chacun de ses habitants a des conditions de vie assez particulières vis à vis de la lumière, de la température, de l'humidité et surtout de la présence d'air (oxygène) et qu'il n'est donc jamais bon de la bouleverser.
Cette vie participe à toutes les évolutions des minéraux et de la matière organique, ingérés, digérés et rejetés. L'aération des couches du sol n'est pas souhaitable car les mécanismes d'échanges de cette faune avec les racines des plantes sont encore assez mal connus.
De plus, le travail du sol y apporte de l'oxygène, principal responsable de la disparition des matières organiques qui vont s'oxyder, "bruler" et disparaitre.  

II - La conséquence au potager
Un bêchage profond laisse souvent le jardinier assez fier du travail accompli.
Mais se doute-t-il du bouleversement qu'il a produit sur la vie de ces milliards de bestioles et de champignons qui se retrouvent dans des situations de lumière, d'air et d'humidité qui ne leur conviennent plus ?

Si on peut, on ne bêche plus et on laisse en place le sol tel qu'il s'est organisé pour aider tous ses habitants à vivre et proliférer.
On tente aussi de ne plus marcher dans les parties cultivées car on y tasse la terre sans s'en rendre compte. Un potager bien organisé, c'est des planches de 1,2 m. de large et des allées pour circuler à pied et avec une brouette.
La protection de cette vie du sol si importante, c'est aussi un sol "protégé" et donc jamais nu qui va se tasser avec les pluies en hiver et trop chauffer avec le soleil en été ... il faut le couvrir, mais le couvrir de quoi ?

Surtout pas d'une bâche en plastique, même perforée ... c'est la vie du dessous qui va en pâtir d'une manière ou d'une autre.
On paillera son jardin avec les mauvaises herbes arrachées et laissées en place, du compost (bien étalé), de la paille (pas du foin, plein de graines), du bois déchiqueté (le BRF), de la tonte de pelouse (laissée sécher 24 h. pour qu'elle n'y pourrisse pas) etc ...
... On laisse tout cela en place, en surface et on ne l'enfouit pas.  

On sera vite surpris de voir tous ces paillis disparaitre assez vite, au fil du temps.
Il faudra en rajouter en permanence et à toute occasion.  

Ce paillis de végétaux va limiter l'évaporation du sol en y gardant l'humidité et éviter le salissement en gênant la germination des adventices dites "mauvaises herbes".
Pour une ligne de semis, on écarte le tout, on sème et on ramène le paillis autour des plantes après leur levée,
...pour un repiquage, je ne vous explique pas, tant c'est évident, vous vous vexeriez, à juste titre.  

Les engrais et "NPK" ??? ... on y arrive doucement mais ces préambules n'étaient-ils pas nécessaires ?
Dans les volets 3 et 4, nous verrons que la plante respire et se nourrit. et alors, on passera aux engrais.

Bonne lecture et à vos précieux compléments ...
... je vais pas être le seul à bosser.  
Potagistes ... réagissez    car, c'est certain, vous avez des choses à raconter sur le sujet.

Bonsoir. Je n'ai pas de potager et n'en aurai pas, mais ce que tu écris est passionnant. Merci!

J'ai un ami qui  cultive  une vigne dans l Hérault. Il ne traite pas sa vigne et il ne désherbe pas non plus, il "se contente" de tondre entre les rangs  de ceps et depuis qu'il procède ainsi, ni  son raisin , ni sa vigne ne sont attaqués. Il produit du vin pour sa consommation et pour ses amis et je vous assure qu'il est excellent.

Idem pour mon voisin qui fait du cidre avec ses pommes toutes mal foutues, celles dont le commerce  ne veut pas  parce qu'elle  ne sont pas calibrées... Je lui achète du jus de pommes avant la fermentation, il a un gout de vraies pommes disent mes petits-enfants  qui s'en régalent , mais attention, avec modération ! rien à voir avec les jus de pommes du commerce. En plus quelle ambiance autour du pressoir ! ça compte aussi la convivialité... Mascotte 63

Bonsoir, Carabus vraiment intéressant ton sujet j'adhère à ce résonnement. J'ai eu l'occasion de visiter avec le garde ONF un jardin "sain" sans bêchage bref un bordel naturel sans limite mais il fallait voir tous ceux qui y poussaient c'était impressionnant
Merci pour le partage

Mascotte a écrit:J'ai un ami qui  cultive  une vigne dans l Hérault. Il ne traite pas sa vigne et il ne désherbe pas non plus, il "se contente" de tondre entre les rangs

Ok Mascotte, l'herbe entre les rangs de vigne est une pratique assez suivie par bon nombre de viticulteurs.
Mais tu ne parles pas de la nécessité, malgré cela, de désherber sur la ligne des ceps. Cela reste à faire.
Et puis, passer la tondeuse à gazon entre les rangs de poireaux ou de tomates n'est pas très aisé, au potager.
Avoir des allées enherbées au potager revient aux pratiques de ton viticulteur mais il faudra bien deherber au pied des salades ... moi, j'y mets du BRF, sur 3 à 5 cm et la planche reste propre.

C'est d'ailleurs ce que font de plus en plus de viticulteurs qui passent toutes les tailles au broyeur et les épandent dans les parcelles.
De la prairie tondue entre les rangs et une ligne de BRF sur le rang ... génial. ... mais le mildiou est la quand même !!!

Quant au lien que tu fais antre "l'herbe entre les rangs" et le fait que "la vigne n'ait pas besoin de traitements", il faut raison garder. Le mildiou et l'oïdium ont d'autres habitudes que les brins d'herbe ne vont pas trop perturber.
Mais cela n'est que mon avis, sans toutefois faire un lien évident entre les rangs enherbés en viticulture et la fertilisation du potager.

BRF: WHAT IS this ? je vais en parler à mon vigneron . Je ne donnais cette info qu' à titre d'exemple pour dire que laisser se reproduire tranquillement les petites bébêtes étaient tout bénef. Bien sur  passer la tondeuse entre les poireaux me semblerait hasardeux...

BRF: Bois Raméal Fragmenté, broyage de taille, quoi

ah !!!!! merci! je m'endormirai moins sotte !

les maladies fongiques, de la vigne entre autres, sont dues à une conjonction entre des conditions météos, et les résistances des plantes, qui est variable chez la vigne selon les variétés. (des variétés poly-résistantes issues du travail d'un chercheur français sont en phase test grandeur réelle dans l'Aude, avec de super résultats, à tous niveaux, mais l'INAO bloque, c'est pas nouveau.)(mais le même INAO a accepté des variétés allemandes, très mal adaptées à nos climats, et étudie sérieusement l'acceptation de var. OGM, déjà au point...allez comprendre!)Le mode de culture sur sol enherbé, et le broyage des sarments, répondent avant tout à des raisons d' économies, et de lutte contre l'érosion, voire contre la surchauffe, même si leur impact vertueux est indéniable.
Les vignes cultivées de cette manière ont souvent une meilleure santé, et donc tendent à résister plus efficacement aux maladies fongiques.
Un bémol, d'autres maladies, virales, pourraient théoriquement être favorisée par ce type de conduite...
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