Le NPK pour les nuls !!! (Volet 5)

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Bonjour à toutes et tous,

Nous avons vu dans les 4 posts précédents :
..... "la matière du sol" : ICI
..... "la vie du sol" : LA
..... "la plante respire et transpire" ICI
..... "la plante se nourrit" la

Nous avons donc vu que les plantes puisaient des minéraux (NPK, Ca, Mg etc...) dans le sol pour se nourrir.
Mais quels minéraux et en quelle quantité ? des radis puisent-ils la même chose que des épinards ... en voila une curieuse question
Et si on sait << Quoi et combien >> ... pourquoi ne pas le leur apporter sans avoir à se demander si le sol du jardin en contient et en contient assez.
On va donc poursuivre avec "Les besoins de nos légumes".

Comment raisonner les besoins de nos légumes ?
Quand on consulte les sites spécialisés sur la production maraichère, on peut y lire des conseils de fertilisation.
Ces conseils s'appuient sur les travaux en station expérimentale ou en plein champ par lesquels on a cherché à comprendre et mesurer ce que les divers légumes utilisaient comme minéraux pour pousser, faire des feuilles comme les salades ou le persil,  des fruits comme les tomates ou les cornichons et développer des tubercules comme les betteraves, les carottes ou les navets.

Au final, les techniciens ont exprimé ces besoins en Kg de minéraux par tonne (ou par kilo) du produit voulu.
Il s'ensuit des conseils d'apports de fertilisants comme on pourra aller le lire ici pour la préparation d'un BTS de maraichage au Rheu en Bretagne.
Plus on voudra de rendement, plus il faudra donner à manger, quoi de plus normal quant aux résultats.
Nous rechercherons donc ces niveaux de besoins et les exprimerons pour la production d'un jardin familial dont le rendement est plus modeste qu'en maraichage intensif.

Ainsi, on va trouver, par exemple, que pour produire 1 tonne de pommes de terre, il faudrait que nos patates puissent trouver 4 Kg d'azote, 1,6 Kg de phosphore et 5 Kg de potasse.
Comme il est normal d'avoir :
autour de 55 000 pieds par hectare (5 à 6 pieds / m²)
et qu'un pied donne entre 0,8 et 1 Kg de tubercules, soit autour de 50 tonnes par hectare (soit 5 Kg de PdT par m²),
nous retiendrons qu'il faudrait que nos patates puissent trouver, dans notre jardin, par m² : 20 gr. d'azote, 8 de phosphore et 25 de potasse.
C'est ce que résume le tableau suivant :

............

Faut-t-il avoir réussi à "trouver les chiffres"   (on le verra par culture) et se taper les calculs, sans faire d'erreur dans la place des virgules (ce n'est pas le plus facile, parfois)
J'aurai fait ces calculs et vous les proposerai par légume. Ce sera un espèce de "guide" dont chacun fera l'usage qu'il souhaite, c'est évident.

Les besoins de nos légumes sont-ils très différents ?
Malheureusement oui !  
Il n'y a pas de commune mesure entre les besoins d'une salade et ceux des tomates, par exemple.
On pourra bien sûr apporter la même chose à tous nos légumes mais on va se heurter assez vite à des mauvais résultats pour certains légumes plus gourmands.
Pour en prendre conscience, je vous donne les besoins en minéraux de 5 légumes pour leur cycle de production (du semis à la récolte)

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Comment, avec des pratiques identiques, arriver à satisfaire des besoins aussi différents ?
On pourra faire confiance à la nature, << la terre de mon potager est assez fertile pour que mes légumes se débrouillent seuls. >>
OK, pourquoi pas.    Mais cela va durer combien d'années ?

Bon, c'est vrai, il serait bon d'aider la terre du jardin par quelques apports de fertilisants ... mais alors ...
... Et la nature de ma terre, sa composition et sa fertilité ... << j'en fais quoi, allez-vous me dire ! quoi rajouter, sans la connaître ? >>
Bonne question et merci de l'avoir posée.
En fait, je vous propose de ne pas en tenir compte quant à sa fertilité et donc, quant à ce qu'elle pourrait apporter à nos cultures.
La terre est une immense "boite noire" dont il est très difficile de tenir compte pour la fertilisation d'une culture.
Il y a des minéraux certes, mais en partie bloqués sur le CAH (complexe argilo-humique) et en partie solubles dans l'eau du sol. Comment ces minéraux se baladent-ils, c'est très compliqué à savoir, au fil du temps et année après année.
A trop compter sur cette fertilité naturelle, on risque alors des impasses qui peuvent se révéler bloquantes pour l'alimentation des plantes et on n'a aucun moyen pour s'en apercevoir.

L'une des solutions de travail, pour la fertilisation de nos légumes, est d'oublier le sol quant à sa fertilité (on n’entretient que le stock de MO qui s'use, on l'a vu) et d'apporter aux légumes tous les minéraux dont ils ont besoin pour pousser correctement.
Ainsi on n'entame pas la fertilité du jardin et on conserve son stock d'aliments que les plantes iront chercher, au besoin.

..... Certes, ce sont des chiffres à se mettre sous le coude pour calculer ce qu'il faudrait apporter au jardin,
.....mais aussi un mode de travail au jardin à accepter et qui n'est pas si "fou" que cela quand on a pesé le pour et le contre.

Tout cela n'est pas très compliqué, il suffit d'avoir compris le principe des besoins de chaque légume et des apports au sol à faire en conséquence.
Oui, je sais ... << Produire des légumes devient moins marrant >> mais ce n'est pas une obligation, simplement une suggestion : travailler autrement.

Et puis, on ne va pas refaire ces calculs chaque année  
........<< Quand on a une bonne fiche par légume,
........ou on retrouve quoi apporter et quand le faire,
........et que les résultats ont été satisfaisants ...
........... il suffit de la reprendre pour l'année suivante >>

Une seule contrainte importante qu'il faut rappeler : S'assurer que le taux de matières organiques du sol est satisfaisant afin que la "boite noire" fonctionne correctement.
Ce sera : l'assurance que toute la vie du sol est préservée au regard du % de MO et que les minéraux que l'on va rajouter chaque année, avec des engrais "organiques" ou "minéraux" (au choix de chacun) seront bien stockés et disponibles aux racines des légumes au fur et à mesure de leurs besoins.

Dans le prochain post, nous verrons "quels engrais apporter à nos légumes" et de combien d'engrais on a besoin par an au jardin ?
Je vous donne, à l'avance, le résultat en "sous dépensés"  : presque rien si on a du compost et 0,17 € par kilo de légume si on assure tout avec des engrais !
Cela vaut quand même le coup de mieux nourrir nos légumes ... non ?