Bouturage en restant dans la légalité

cortejuan Jeu 12 Sep 2024 - 10:12

Voilà une question épineuse...
Je possède des cultivars protégés (reproduction interdite). J'ai des pressions de ci de là pour obtenir des boutures. Que faire ? C'est un cas d'école, je ne parle pas de moi...

Que faire ? Rester droit dans ses bottes (de jardinier) et refuser toute bouture, ou se dire ce n'est pas grave ou personne ne le saura.
Pour l'instant, à titre très personnel, j'ai mis mon entourage au parfum : les plants protégés ne seront pas distribués sous forme de bouture. Mais pour moi-même, ai-je le droit de faire des boutures de sauf-garde ?

Quel est votre avis ?
Je pense aux producteurs, hybrideurs qui ont passé des années à hybrider, sélectionner et qui vivent de leurs sélections. Je l'aurais saumâtre à leur place si je voyais mes plants multipliés à l'envi sans retour financier (justifié et mérité).

Vincent24 Jeu 12 Sep 2024 - 10:32

Houlà !

Tu t'en poses des questions !
Du moment que tu n'en fais pas commerce, je ne vois pas où est le problème.
Franchement les copyright en horticulture, ça me fait bien marrer ! Laughing

Je suis pour le partage libre !

eaglefour Jeu 12 Sep 2024 - 13:19

Je suis de l'avis de Vincent, c'est un moyen de conserver certains hybrides qui parfois disparaissent chez les professionnels et les créateurs.
Exemple l’hibiscus ‘Red Flyer’, la passiflore ‘Impossible’ etc
Cela peut aider les inventeurs de retrouver leur création.

cortejuan Jeu 12 Sep 2024 - 20:05

Vos réponses m'étonnent peut-être que par ma formation de physicien plus proche de l'industrie que de la botanique je suis plus sensible à la protection des inventions.
Donc, je me mets à la place du gars qui a hybridé pendant 10 ans sans grand succès et qui à la fin sort un cultivar génial. Il me semble que le reproduire sans autorisation au nom de la liberté est un sacré manque à gagner pour lui et je pense que ça ne le fera pas marrer...

Maintenant, c'est vrai que je bouture surtout par précaution et que ça reste dans mon jardin.

PierredeSFA Ven 13 Sep 2024 - 8:17

C'est vrai que les douanes semblent bien protéger les montres et sacs de luxe et qu'on parle moins des plantes.
Je pense qu'à titre individuel pour soi ça n'a pas de conséquence, mais je serais contre une distribution (même gratuite).
Je suis souvent étonné que beaucoup de multiplicateurs d'iris germanica (ça cela concerne tous les fous d'iris du forum) semblent multiplier même les obtention récentes sans autorisation (j'avais posé la question)et les vendre ( par exemple un vendeur de la Drôme).

tragus Ven 13 Sep 2024 - 9:56

Cela peut en effet énerver les obtenteurs de cultivars protégés la multiplication et redistribution des plants obtenus...
Après ça je pense que c'est une histoire d'échelle aussi: multiplier pour revendre ces cultivars protégés c'est assez malvenu.
Les bouturer pour en avoir plusieurs exemplaire dans son jardin ou pour des petits dons et échanges, j'imagine que le législlateur a autre chose à faire en terme de truanderies diverses que d'aller s'occuper de ça!
Et pour finir, heureusement ces copyrights végétaux ne concernent pas énormément de cultivars. Peut-être plus répandu chez les roses et les iris?

Vernousain Ven 13 Sep 2024 - 10:28

Je pense à Meilland (rosiers) qui retrouve de la fleur coupée de variétés protégées à grande échelle (à l'étranger) , des procès sont faits avec arrachage obligatoire là c'est purement interdit de frauder et les fraudeurs passent par les tribunaux et c'est tout à fait normal .

Pour ce qui est du particulier qui multiplie pour lui trois boutures protégées il n'y a pas de risque quelconque du moment que l'on en fait pas un commerce

Dans le temps il y avait aussi des variétés de Pelargoniums qui étaient protégées et les producteurs payaient des royalties(il y a quarante ans) pour pouvoir les commercialiser (Balcon impérial par exemple)

cugandense Mar 17 Sep 2024 - 8:24

Il me semble que le législateur ne voyait pas d'inconvénients à ce que l'on fasse quelques copies de CD musicaux (à l'époque où on écoutait encore des CD Bouturage en restant dans la légalité 496499

Bouturage en restant dans la légalité 496499

) pour son usage personnel dans la limite où un original avait été acheté; maintenant, je ne vois pas ce qu'il aurait à redire si on multipliait une plante protégée pour son propre usage, pas plus que je ne le vois poursuivre quelqu'un parce qu'il aurait jeté à la poubelle une ou deux boutures en surplus qu'un quidam aurait récupéré ....... geek

Trikki Mar 17 Sep 2024 - 13:46

Mon humble avis:
• les royalties sont inscrits dans une dynamique économique. Pas de commerce, pas de royalties.
• toute interdiction s'inscrit dans une limite du contrôlable. Pas de contrôle possible si pas de commercialisation.
Donc en conclusion, on duplique les variétés qu'on veut et on en fait ce qu'on veut, tant qu'on ne fait pas de commerce. Ni évidemment de troc professionnalisé ce qui est du commerce déguisé. Donner une bouture à un ami ne constitue pas un manque à gagner pour l'obtenteur, si cette opération ne concurrence pas de façon déloyale le commerce normal.

Trikki Mar 17 Sep 2024 - 13:51

Mais cortejuan parle de "pression de ci de là". Là effectivement on sort du champ. Les presseurs sont des clients potentiels qui n'achèteront donc pas si on leur donne un plant gratos. Il y a manque à gagner pour l'obtenteur…

cortejuan Mar 17 Sep 2024 - 14:13

Concernant le don a un ami. Celui-ci a sans doute un ou plusieurs amis Laughing

Prenons le cas du basjoo : il y a10 ans, j’arrache une grosse touffe de basjoos. J’en informe des voisins. Aujourd’hui, il y a des basjoos partout dans mon bled. Des possesseurs m’indiquent le nom du généreux donateur qui n’est pas moi mais un amateur d’il y a 10 ans.
Donc mes basjoos issus déjà d’un don se sont multipliés à l’envi. Ici, ce n’est pas grave mais quand il s’agit d’un cultivar protégé c’est plus problématique.

Un moyen terme si ce n’est un pis-aller serait de donner aux amis en se gardant d’indiquer le nom exact du cultivar. Ainsi, le plant perd une partie de sa valeur et de son attractivité, comme un grand bourgogne sans etiquette...

Trikki Mar 17 Sep 2024 - 15:47

Oui c'est une solution de ne pas donner le nom, d'autant plus que ça résout en partie la propagation incontrôlé: il y aura moins de demandes, du moins de demandes de rapiats.

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