Causerie autour d'une serre

Merci Cortejuan, c'est super intéressant. Et c'est vrai qu'une fois que tu l'as dit ça parait évident, mais voilà, encore fallait-il y penser.

Merci aussi pour les précisions pour la lumière, je ne m'étais posé la question et j'aurais mis un éclairage violet (même non rouge et bleu). Si ça vous intéresse, je vous dit ce que ça donne quand j'aurais testé le projecteur.

Bonjour et merci pour vos commentaires,

voilà une photo du radiateur, derrière se trouve le ventilo récupéré avec le radiateur. On voit les tuyaux de sortie et d'entrée et les petites pompes électriques.





puis avec les goulottes (de récup) pour cacher les tuyaux :



un an plus tard, en hiver, les goulottes ont été passées à la lasure et ornées de dessins au pochoir.


Voilà l'affaire

cordialement

cortejuan a écrit:
Pour éviter la manutention, j'ai complété l'installation par un interrupteur crépusculaire (acheté cher conrad) et monté dans une boite de connexion. Donc ainsi, quand la nuit tombe, mes panneaux s'allument  apportant ainsi la lumière manquante.

En fait, cortejuan sois tu te trompes soit tu n'es pas clair :

Il ne faut pas éclairer les plantes la nuit car il faut respecter le cycle normal jour-nuit des végétaux. Donc l'interrupteur crépusculaire doit être éteint avant la nuit noire ou mieux, il faut le faire fonctionner à l'envers, s'allumant quand le jour se lève et s'éteignant quand la nuit (ou le jour) tombent (bizarrement ils tombent en même temps). Ces interrupteurs possèdent un réglage qui permet de lancer l'allumage alors que le jour commence à peine à se lever.

Comme en zone tropicale les jours sont pratiquement égaux au nuit (en moyenne), je pense que ce n'est pas la longueur du jour qui pénalise la floraison de certaines plantes en serre mais la luminosité beaucoup plus faible qu'en extérieur sous les tropiques. Donc un complément diurne me semble une bonne idée. C'est ce que je teste actuellement, laissant roupiller mes plantes la nuit in the dark.

à plus

s'éteignant quand la nuit (ou le jour) tombent (bizarrement ils tombent en même temps)

Chez moi, seule la nuit tombe (on dit). Et le jour se lève.

Du coup, la nuit ne se lève jamais (veinarde) et le jour ne tombe jamais (veinard).
Le soleil, plus courageux, tantôt se lève et tantôt tombe.


(Vous me pardonnerez cette petite digression locale, j'ai pas pu m'empêcher.)

Hello me revoici,

encore un mot sur ma réserve d'eau sous la serre.

J'ai évoqué un moyen simple non consommateur d'énergie pour la chauffer quand le soleil est présent et pour récupérer cette chaleur la nuit.
La solution est simple mais comme le radiateur est nécessairement plus haut que la réserve, il est en dépression (situé à 2 mètres, il est donc à -0,2 bars). Ce qui signifie que la moindre fuite dans le bouchon ou dans les raccords et le radiateur se videra doucement mais sûrement.

D'autre part, l'échange thermique est faible. car il n'y a pas pas de ventilation ni de circulation forcée de l'eau. L'effet thermosiphon ne marchera bien que la nuit : l'eau refroidie dans le radiateur est plus lourde et a tendance à descendre dans les tuyaux et rejoindre l'eau chaude de la réserve. L'efficacité est confirmée par le relevé de température. Durant la journée, malgré un effet inverse (l'eau chaude est dans le radiateur, l'eau plus froide dans la réserve)), le système marche quand même, on note que le radiateur est couvert de condensation qui coule sur le sol. Donc ça marche mais mollement.

Un autre inconvénient est la pollution de l'eau de la réserve : comme c'est l'eau qui traverse le radiateur, il est probable qu'elle se chargera de résidus métalliques et de reste d'antigel, donc elle ne sera pas utilisable pour arroser les plantes.

La meilleure solution est de séparer les circuits en branchant les entrées sorties du radiateur sur un serpentin en cuivre comme celui ci-dessous. Le cuivre est essentiel, il n'y pas d'autre solution. Ne pas trop mettre de spires car plus le nombre de spires est élevé plus la résistance à léécoulement augmente. Cela a une conséquence si l'on n'utilise pas de pompes pour forcer la circulation.


Ici il y a deux serpentins car le radiateur était équipé de deux pompes électriques et donc deux entrées et deux sorties. Donc le tout est immergé dans la réserve et ça marche sans problème.

Un point toutefois, si comme chez moi vous avez récupéré l'eau de pluie s'écoulant du toit de la serre, celle-ci est très acide. En effet l'eau est un solvant et un absorbeur efficace de tous les acides trainant dans l'air, acide sulfurique, sulfureux, sulfhydrique sortant de la cheminée du voisin se chauffant au fuel avec une vieille chaudière, et surtout CO2. Cette acidité n'est pas (trop) nocive pour les plantes mais elle attaque tout pièce métallique excepté l'inox. Donc pour assurer l'étanchéité entre serpentin et tuyauterie souple, utiliser exclusivement des colliers de serrage en inox.

Dans ce domaine, il y a une belle arnaque, certains colliers réputés inox ne le sont qu'au niveau de la bride, pas du mécanisme de crémaillère... Donc deux ans plus tard, il ne reste que le collier...

Nous voilà équipé. Si vous décidez de brancher le ventilo et les pompes, combinés à un thermostat, vous mettez définitivement votre serre à l'abri du gel.

Il faut choisir un thermostat d'ambiance  tel que :

http://www.conrad.fr/ce/fr/product/551661/Thermostat-intrieur-en-saillie-sygonix-33988Q-programme-journalier-5-30-C?ref=searchDetail

Il fonctionne soit pour pour chauffer soit pour refroidir.
Le mieux c'est d'en avoir deux, un qui est réglé pour se déclencher quant la température tombe en dessous d'une certaine consigne (3 degrés par exemple) l'autre réglé quand la température dépasse par exemple 15 degrés.

C'est vrai que ce n'est pas donné. On peut attendre des promos (c'est ce que je fais généralement) ou chercher le site le plus économique. Ce matériel est costaud, le capteur thermique n'est pas soudé sur la carte électronique, on peut donc le déporter en le reliant au thermostat via un simple fil deux brins.

Voilà, c'est presque terminé. Votre réserve d'eau va tempérer votre serre : Plus de coup de chaud en plein hiver dû à un ciel bien dégagé le jour et de coup de froid la nuit pour la même raison. La chaleur diurne sera plus douce, le froid nocturne plus faible.

Enfin, vous disposez en été, au printemps et en automne d'une réserve d'eau de qualité, sans calcaire, à température douce et disponible. Il suffit d'y associer une petite pompe type vide-cave.

J'oubliais les moustiques et l'humidité. J'avais de fortes craintes d'être envahi de mosquitos. Je n'en ai jamais eu, est-ce le gros pied de géranium réunionnais ? J'ignore, toutefois, par précaution contre les moustiques, l'humidité (quand l'eau est à 20 degrés elle s'évapore plus vite) ou simplement un drame avec un enfant, la réserve est presque intégralement recouverte, chez moi de polystyrène extrudé en 4cm (Une longue table couvrant toute la réserve interdit de cheminer sur la réserve). En l'absence de table et de protection, on peut y préférer des planches en 35 mm minimum.

Ah oui, je ne relis jamais mes anciens posts, il y a donc des redites. Désolé...

à plus

Bonjour,

j'arrive doucement au bout de ma causerie.

Aujourd'hui j'aborde le type de chauffage (hors solaire) le moins cher : le chauffage au bois. Comme je suis un recycleur convaincu, cette forme d'énergie est une des plus "Cop21" car on relâche dans l'atmosphère du C02 qui de toute façon y serait retourné à plus ou moins long terme soit par combustion des bûches dans un poêle domestique soit par décomposition sur le sol de la forêt. De plus, pour les possesseurs de vieilles demeures encombrées de générations de planches plus ou moins vermoulues, constellées de pointes rouillées, la combustion reste la meilleure solution devant le transport à la déchèterie, puis transport vers un lieu d'enfouissement. En effet ces bois ne sont pas récupérables et sont généralement enfouis.

Donc tout est bénéfice si l'on peut convertir ces vieilles planches en jolies tomates et autres plantes ornementales de serre.

Le problème reste toutefois le lieu d'implantation du poêle. Le plus rentable est à l'intérieur de la serre car 80 % de la chaleur produite le sera DANS la serre. Les problèmes sont toutefois multiples :

- une serre pour être efficace doit être remplie comme un œuf ainsi les potées vont jouer le rôle de tampon thermique. Donc, pas de place pour installer un poêle et d'espace alentour  pour éviter que les tomates soient récoltées cuites ou desséchées sur pied. D'autre part, ce sera un va-et-vient incessant pour charger le poêle, les bras chargés de rondins.
J'insiste car sur un forum écolo, on m'a expliqué longuement que c'était la solution.
- comme tout chauffage au bois il y a des coups de feu donc la serre va subir de fortes surchauffes puis des baisses tout aussi rapides.
- le corps de fourneau passant à travers une vitre, ce n'est pas très classe...
- le volume d'air est faible et le tirage sera insuffisant, d'où risque de formation de C02 et de CO par combustion incomplète.

Bien sûr on peut faire passer le tuyau par dessous avec une aération forcée. On gagnera en rendement mais la corvée sera toujours là.

La solution retenue est plus complexe c'est l'installation d'un poêle extérieur comme celui que j'ai déjà décrit je crois plus haut. C'est un bouilleur très bien isolé (il reste toujours froid) la chaleur de la combustion est transmise à un serpentin en inox contenant de l'eau qui chauffe une réserve (voir plus haut). La chaleur étant acheminée dans la serre via des tuyaux enterrés et isolés en polyéthylène ou propylène (comme ceux qui amènent l'eau potable dans les maisons).

Cette solution est chère, elle peut être remplacée par une réalisation maison en brique avec un serpentin en cuivre plus facile à travailler. On trouve sur la toile des exemples de poêles de ce type destinés à l'intérieur. Le coût alors est très faible.

Ce type de chauffage est peu contraignant, s'il fait très froid (-10), je fais une flambée par jour, s'il fait froid (0) une flambée tous les deux jours, s'il fait moyennement froid (+5) une flambée par semaine. Comme tout est contrôlé par thermostat la serre prélève juste ce qu'il faut. S'il y a des coups de feu, pas de souci c'est le tampon thermique de l'eau qui l'absorbe. je peux donc lancer mon feu, vérifier que ça fonctionne et aller vaquer. Comme le poêle est dehors, si la surchauffe est telle qu'il y a risque de feu de cheminée, pas de souci on est dehors...


Plutôt élégant, le poêle ne dépare pas trop le paysage. J'utilise un abri à poubelle (ou aujourd'hui un bac à compost en bois) pour stocker mon bois à proximité du poêle. En été, le corps en inox est déposé et stocké au sec.

Cette solution a allégé considérablement ma facture d'électricité et je ne suis plus réveillé en sursaut la nuit par mon alarme de surcharge électrique m'obligeant à foncer dans la serre pour y brancher en catastrophe un radiateur à gaz.

Voilà, j'ai presque terminé. Mon dernier post sur le sujet sera consacré au contrôle électronique de tout cela et mon nouveau projet de pilotage global au moyen d'un microcontrôleur (arduino) remplaçant mon dispositif actuel composé de bric et de broc. Ça va m'occuper pendant quelques mois.

J'en parle bientôt.

Bon week end

Tiens, parlant de serre, j'ai fini ce matin d'y rentrer toutes mes frileuses.
Faudra que je m'amuse à lister la soixantaine d'espèces que je considère comme telles, soit à +10°C mini pendant l'hiver.
Je n'ai pas encore mis le chauffage ( un soufflant électrique ), car justement, les nuits sont actuellement à +10°C .

L'avantage ici, c'est que je peux venir quand je veux me plonger dans ce sujet passionnant ........à + tard donc.

En attendant, je vous présente la serre potagère réalisée par un copain ( env. Carcassonne). Il pense en fabriquer une autre sur le même principe, mais différente. En attendant, il se réjouit des bons légumes pour Noël.

Tu connais Zaza?


Serre dôme

très réussie esthétiquement cette forme géode
Par contre , est-ce aussi pratique ??

Même sentiment, c'est bien plus joli que les très classiques formes surtout les modernes aux toits obtus.

J'en avais vu une realisation sur Système D.

Question efficacité, c'est à mon avis presque optimum quelle que soit la position de soleil dans le ciel.

Les problèmes sont nombreux, on ne peut quasiment pas installer d'isolation hivernale de manière simple. Les vitrages sont petits et non standards.

Mais c'est beau et  intégrable assez facilement.

A plus

Bonjour,

peu de choses nouvelles, c'est la routine, une flambée tous les trois jours pour maintenir mes 10 degrés.

J'ai attaqué l'électronique et ai fait l'acquisition d'un micro-contrôleur arduino (une 20aine d'euros). J'ai commencé à programmer. C'est un truc absolument génial qui est capable de tout gérer, température, humidité, lumière avec quelques capteurs bien choisis et très bons marché et un peu de programmation.

Par exemple, il est très simple de dire au micro-contrôleur : " s'il fait moins de 10 degrés, lance le chauffage par tampon thermique, s'il fait plus de 25 degrés, lance le tampon thermique pour rafraichir, mais si la température tombe en dessous de 5 degrés, lance le radiateur électrique de secours, enfin, s'il fait plus de 40 degrés, lance l'artillerie lourde, le gros ventilo pour expulser l'air chaud de la serre.

Tout ça avec un seul capteur thermique (quelques euros) et 4 à 5 lignes de programmation.

J'ajoute que ce petit bidule peut s'interfacer avec un module Wifi, bluetooth, GSM, etc. Donc on peut tout contrôler depuis son fauteuil en sirotant un bon vin chaud à la cannelle.

Seul mais gros inconvénient, tout doit être parfaitement maîtrisé car si on a mal dimensionné l'électronique et que l'on a une surchauffe avec destruction d'un élément, tout tombe en panne et c'est la cata. Je bosse là-dessus.

Donc je prends mon pied  :

à plus

C'est bien quand on a l'enthousiasme du début .
Après avoir installé l'eau et l'électricité, je n'ai plus rien fait ................
Cette année, l'électricité ne m'a pas encore servi, je n'ai pas branché d'appareil, avec des températures mini de +10°C .......
Pour l'éclairage, je suis un couche tôt, donc il ne me sert que très rarement, mais j'avais installé des rampes étanches .

oui j'admire la patience de Cortejuan et la maitrise le côté technique !! chapeau

Bonsoir,

C'est moi qui admire la connaissance fantastique du monde végétal de plusieurs d'entre vous. Je me sens souvent bien petit      


et question patience, un jardinier impatient ça existe ?


Bonne soirée à tous

Oui, moi.
Mais au fait, suis-je bien jardinière ?


Corte, je continue à suivre tes bidouilles et je me régale.

Merci du commentaire.

En ce moment, en attendant le printemps, je prends mon pied avec mon joujou. C'est fou les possibilités de ce microcontrôleur. C'est (presque) à la portée de tout le monde tant il y a d'exemples tous faits sur la toile.

De mon côté, la programmation est quasi terminée. Maintenant j'attaque la liaison radio. Je veux tout contrôler et piloter depuis mon fauteuil.

Ceux qui veulent plus d'infos, qu'ils me contactent par Mp car on sort franchement du domaine des fous de jardin même si on reste dans une certaine forme de folie...

A plus

quelque chose dans le même genre

http://www.serre-dome.com/

jeff

J'ai une serre adossée à la maison,indispensable pour les tropicales,ce n'est que du bonheur.Bravo pour votre présentation! Annie

On se croirait dans la mienne, mais je n'y ai pas d'agrumes .

très impressionnant le contenu de la serre d'Annie !!
c'est un Dombeya qu'on voit au loin ??

A.Laucat a écrit:

oui, une serre c'est un bout de rêve d'exotisme. La tienne me semble de bonne dimension et luxuriante.

C'est du travail mais après c'est le bonheur.

Bonjour,

me revoici après une certaine éclipse.

J'ai presque terminé ma nouvelle installation. La programmation est finie et le montage électronique quasiment.

J'ai séparé la commande des ventilos, pompes et autres de la mesure. Ce qui me simplifie la vie et surtout augmente la fiabilité : si la partie commande déconne, la partie mesure (alimentée séparément) m'en informera dans le quart d'heure en particulier grâce à une alarme (qui se déclenchera s'il fait plus de 40 degrés et moins de 5 degrés).

Pour éviter de baigner dans les ondes électromagnétiques, j'ai choisi des transmetteurs capables de traverser mes murs épais, travaillant à 2.4 GHz avec antenne extérieure et transmettant les données tous les quarts d'heure. En gros, pas de risque de dialogue entre émetteur et récepteur (tu émets ? Non ? J'attends Ah ça ne passe pas, tu recommences ? j'attends, etc et ça pendant des minutes) ici je balance la sauce durant une fraction de seconde tous les quarts d'heure et c'est tout.

Voilà l'aspect du récepteur dans mon salon :



On distingue sur le côté droit, un câble USB pour reprogrammer si besoin, derrière à gauche la prise jack d'alimentation en 8-9 volts (petite alim à découpage, une douzaine d'euros), à côté au centre et non visible, le buzzer d'alarme et un bouton poussoir pour remettre à zéro les minis maxi, sur le côté droit l'antenne extérieure, sur la face avant, au centre l'afficheur, à sa droite un bouton poussoir temporisé pour rétro-éclairer l'écran pendant quelques secondes pour faciliter la lecture (c'est le cas sur la photo) et éviter le rétro-éclairage permanent et inutile.

L'émetteur dans la serre est une vulgaire boîte de connexion étanche contenant elle aussi un micro-contrôleur, un transmetteur 2.4GHz et les capteurs de température. J'y ai ajouté une LED m'avertissant quand le boitier émet (inutile mais bon...) une horloge à quartz qui permet d'envoyer de manière précise les données au récepteur (j'ai opté pour un quart d'heure j'aurais pu choisir une seconde, une heure, un mois ou une année).

Mine de rien, c'est du boulot car il faut faire de la mécanique (perçages et découpes entre autres), de la soudure, (faudrait des doigts de chinois) un choix entre les données importantes (les températures) et le reste (humidité entre autre qui, si ça bouge beaucoup ne tuera jamais les plantes contrairement à une surchauffe ou à une panne de chauffage.

La partie mesure est opérationnelle et en test depuis 3 semaines, j'ai presque terminé la partie commande. Je devrais faire les premiers essais de fonctionnement en fin de semaine.

I cross the fingers, hoping no smoke mais l'erreur est humaine.

A plus