Pierre - Jardin d'acclimatation privé : l'Oasis (66)

Superbe ces dernières photos Pierre ! Les gravillea, les aloes avec les floraisons ! superbe! surtout quand on sait la situation hydrique dans les PO cette année ! les lacheniala sont superbes, ou les a tu achetés ?

Par ailleurs, les semis de brunvigia poussent bien et entrent en repos. Ils commencent a former de beaux bulbes de 2 ou 3 cm :)

C'est vraiment très réussi cette ambiance tropicale de sous bois. Les superbes fleurs de l'Epiphyllum ont la bonne idée de pendre pour être admirées des passants !

Merci.
Les Lachenalias venaient de chez Brigitte Issa, il n'y a que L.bifolia qui forme des graines, mais je multiplie par bouture de feuilles.
Bravo pour les Brunvigias, ici feuilles très sèches.
Oui, TB idée d'incliner la corolle vers le bas.

Autres fleurs de fin mai.
Callistemon viminalis ou un de ses hybrides. Sensible au gel en dessous de -6°C, la t^te avait gelé en 2010, il mesure 4m de haut, il en ferait 5 sans cet accident.



La quantité de fleurs mellifère est importante.



En jaune, cet Echinoceus est un de mes préférés, E.dasyacanthus subsp ctenoy, en compagnie d'un semis spontané de Boophone au repos.

On trouve facilement en jardinerie ce Sollya aux fleurs sublimes, mais pas facile à bouturer.


Pour comparaison voici le bleu habituel de ce Sollya, tel qu'on le voit au printemps austral vers la côte sud-ouest d'Australie Occidentale, en situation assez sèche et ensoleillée au Sud de Stirling Range ou à mi-ombre sur sol frais en compagnie de Melaleucas près de Bremer Bay.
Cette plante est rustique en zone 9, ce qui est étonnant au vu de sa répartition en zone quasi hors-gel. Près de la Méditerranée la mi-ombre lui convient.

Pierre, je te réponds, et surtout, je te mets à la question ICI afin de garder les infos groupées dans le sujet Billardiera.

En ce moment 2 floraisons attirent le regard : Grevillea robusta et un Tecoma vendu pour T.castanifolia, qui pourrait être un hybride T.castanifolia x T.stans.
Tous deux sont des plante-tests de zone 9B, les Américains disent zone 9, mais elles subissent des dégâts en dessous de -5°C.
G.robusta est un petit arbre australien à superbe feuillage léger et divisé comme une fougère et superbe floraison j'aune d'or mellifère en tout début de saison chaude (fin mai, début juin ici, comme Erythrina crista-galli et Brachychitons) qui succède à une perte partielle du feuillage. Il supporte la sécheresse, mais est plus beau et fleurit mieux avec un gros arrosage par mois sec à partir d'avril. Dans ces conditions il est vigoureux et un tout petit plant pousse d'au moins 60 à 80 cm/an.
Préfère les sols assez riches, supporte l'argile pas trop compacte et bien drainée.
En photos, de la vue générale au gros-plan des fleurs :







Le Tecoma est caduc ici, il fleurit aux mi-saison (vers la mi-mai puis octobre), je l'arrose 2 fois/mois sec. Attire les méliphages puissants (bourdons, abeilles charpentières) qui donnent accès aux abeilles.

Photos plus bas.

Bougainvillea glabra'Sanderiana' et patio :



Allée des "armatas" et Dasylirion en fleur :



Groupe central de yuccas en fleur :

Le Grevillea robusta est magnifique.
Je n'en ai jamais vu d'aussi fleuris (il y en a quelques uns de grands à Hyères), et je n'ai pas remarqué non plus qu'ils se dégarnissaient du feuillage à une période de l'année.

Oui, pour sa seconde année de floraison, il me gâte.
La floraison est survenue après la très grosse sécheresse puis 2 gros arrosages et un peu de pluie.
Il me semble que, un peu à la façon des Brachychitons, c'est surtout la partie qui a le plus perdu de feuilles qui a le plus fleuri. Sinon c'est une chute partielle, peut-être masquée en ville par le service de nettoyage.

Quelle floraison, ton robusta!!!!! Mieux que celles des grevilleas de Marimurtra !!
Non, c'est bien un persistant et je pense que c'est la sécheresse qui lui a fait perdre ses feuilles.
Justement, je lui reprocherais de perdre des feuilles en toutes saisons , comme les avocatiers, et c'est pénible à ramasser.
Il me semble que ton tecoma est simplement l'espèce stans  : le castanifolia aurait des feuilles simples et pas composées selon plusieurs sites internet.

J'avais deux jeunes G. robusta, j'ai tenté l'hivernage en serre froide mais tous les rameaux moisissaient jusqu'à mort du plant, l'humidité atmosphérique leur semble vraiment défavorable, à l'inverse la sécheresse de l'air de l'intérieur convint au plant survivant, je vais maintenant le ressortir.

Ce Grevillea.r est d'une grande beauté. Je lis qu'il tolère le calcaire, pas pour moi hélas
Ton Bougainvillier est magnifique !

pierre c'est vraiment magnifique l'allée des armatas et dasylirions et le groupe de yuccas en fleurs!

c'est un jardin paysage magnifique !
bravo bravo
je ne sais si tu as déjà dit la taille de ton terrain...

Très belle ambiance presque andalouse sous le bougainvillier. Et ce bosquet de rostrata est impressionnant !
Il faudrait que je plante le mien, il n'y a pas mieux que la pleine terre pour leur développement.

Ton G. robusta vaut vraiment un Nuytsia floribunda. Dans tous les cas il n'a rien à envier face à ce dernier.
Pour ce qui est du Tecoma, ce n'est pas T. castanifolia, je confirme, car j'ai eu cette espèce, et le feuillage est vraiment plus large, peu ou pas divisé, et la ressemblance, même vague avec celle d'un châtaigner et moins discutable qu'avec ton sujet.

Merci pour vos réponses et commentaires positifs et constructifs.
Patio : c'est joli mais c'est un puits à froid en hiver (le soleil bas ne réchauffe que tardivement cet espace) mais du fait du chauffage de la maison et du carrelage on y gagne 1°C à 2°C par rapport aux minimas, pas tout à fait assez pour rejoindre la zone 10.
Par contre l'été ça piège la chaleur et en l'absence d'ombre il y fait plus chaud que dans le jardin, j'ai dû adapter les plantations et transplanter les Cycas revoluta exposés au sud dont les feuilles grillaient en été au profit d'Encephalartos bleus qui acceptent beaucoup mieux le soleil vif d'été.
Fleurs de Grevillea robusta et de Nuytsia : oui, les inflorescences plates sont ressemblantes tant en structure que couleur, c'est ce que je me suis dit en les prenant en gros-plan depuis une échelle en me souvenant de celles photographiées au Nord de Perth (faudra que je retrouve des photos, car on ne voit pas souvent de fleurs de Nuytsia. En dehors des périodes de floraison, Nuytsia est un petit arbre vraiment terne et quelconque).
Quoi d'autre, pour les climats"limites" au delà des zones 9B et 10, l'acclimatation de petits arbres comme Grevillea robusta, Brachychitons, Peltophotum, Tabebuia, Erythrina...ou bougainvillée contre un mur, consiste à :
-avoir la volonté ferme d'obtenir une plante d'exception.
-se renseigner si possible auprès d'acclimateurs avancés de sa région.
-connaître son climat en hiver et ne pas imaginer planter ces arbres en Bourgogne, montagne ou même climat ayant plus de 30 jours de gel/ an, des chutes de neige importantes, des gels tardifs fin avril et mai. La probabilité de réussir est bonne si on choisit un arbre poussant habituellement dans une zone USDA de 3°C plus chaude en hiver (par exemple un arbre de zone 9B pour la zone 9), incertaine pour 6°C (arbre de zone 10 tenté en zone 9), quasi nulle pour 9°C à 10°C. En pratique ce sont les zones frontières des meilleurs microclimats qui ont toutes chance de réussite, par exemple un arbre poussant dans la ville voisine moyenne ou grande et pas en rase campagne.
-choisir un site approprié d'exception(très protégé des vents froids, ensoleillé, bien drainé, si possible une pente vers le Sud). On peut utiliser le côté Sud d'une canopée de grands arbres persistants. Ne pas consacrer ces endroits privilégiés à des plantes banales et peu gélives.
-créer aussi vite que possible une inertie thermique du végétal en faisant grossir/ grandir aussi vite que possible un seul tronc (améliorer le sol autant que possible, arrosage en saison chaude, compost et engrais dès la 2° année, mais ne plus stimuler dès que la température passe sous 20-22°C en automne pour favoriser un bon aoûtement).
-planter dès la fin de l'hiver un plant aussi gros que possible (j'ai fait par exemple grossir 3 ans mon Jacaranda ou mon Ceiba speciosa à l'abri avant plantation).
-protéger le tronc du froid les 2 ou 3 premiers hivers (tube néoprène pour canalisation, paillon...)(ceci est astreignant et peu décoratif donc limiter ce genre d'acclimatation).
-enfin, mais c'est aussi important, avoir la chance que les premiers hivers ne soient pas trop froids.(mon Erythrina crista-galli est repartie 5 ou 6 fois du sol, du fait d'hivers difficiles dans les années 1994-2000, puis, une fois du bois formé, du fait d'un sol rapporté excellent est devenue énorme).

-Pour le Tecoma, c'est sans-doute effectivement T.stans, un hiver où le froid avait atteint -6°C les branches du haut avaient gelé, alors que T.castanifolia aurait dû y résister. J'ai planté récemment dans ma zone sud-ouest des USA, T.stans subsp augustata qui serait plus résistant au sec et au froid.

-Le jardin fait plus d'un hectare, mais 2000M2 sont consacrés à filtrer nos vents qui peuvent être infernaux. Un tel espace, aussi bien pour des raison pratiques qu'esthétiques, doit être organisé en fonction des besoins en eau, soleil des plantes, préserver des vues et des scènes. Je mets des jours ou des semaines à trouver l'emplacement qui me semble le plus approprié à une nouvelle plante.

A bientôt pour d'autres floraisons de saison.

Pierre, tes témoignages sont toujours clairs, structurés, très instructifs. Je me régale à te lire… même si, tu t'en doutes, je n'ai pas de perspectives d'application d'indications du genre de celles qui concernent le passage de la culture en pot à la pleine terre! Mais j'ai l'impression que cela approfondit mon intelligence globale du vivant végétal. Un grand merci.

Un grand merci pour cette estime, cela découle simplement de l'intérêt pour le monde végétal depuis ma petite enfance, de son observation et de la curiosité au sens expérimental du terme, de l'achat et la lecture de livres de jardiniers et horticulteurs passionnés et vraiment de terrain. Ce n'est pas facile à dénicher les bons livres et certains excellents horticulteurs, je pense à Lauw de Jäger (ex Bulb'Argence) ou Dino Pellizzaro (plantes subtropicales, Vallauris), n'écriront jamais et doivent être interrogés, et c'est un paradoxe car ceux qui écrivent sont, sauf de rares exceptions, des "cols blancs" de grandes villes souvent "hors-sol"qui font de la compilation et ont peu ou pas d'expérience, mais savent écrire. Les livres produits par des auteurs ayant à la fois de bonnes bases botaniques et une pratique horticole sont passionnants et très instructifs, ce sont souvent des monographies, hélas le plus souvent en Anglais, je pense à Don Hodel pour Chamaedorea, Dean Nicolle pour les eucalyptus, Ivan Holliday pour Hakeas ou Melaleucas, Jill Nokes pour plantes du Sud-ouest américain, David du Puy pour Cymbidiums, Graham Duncan pour Lachenalias...
J'ai observé dans les jardins en me questionnant les plantes qui me paraissaient les plus décoratives et dont la présence m'intriguait, essayé de décortiquer sur toute une vie d'acclimateur ce qui contribue au succès des acclimatations et si ces succès peuvent, et dans quelles conditions, être transposés en zone connaissant le gel pas trop méchant. Cultiver un Platycerium à l'Est de la corse en zone 10 B avec forte humidité atmosphérique et où il gèle à -1°C une fois par siècle ou Passiflora edulis à Menton, n'est que l'utilisation optimale de son climat mais n'a rien d'extraordinaire, mais les garder sur le moyen terme en zone 9B où de temps en temps un -5°C ou -6°C survient, demande une installation vraiment optimale du végétal et donc des notions précises d'acclimatation. Et peu à peu on apprend à utiliser ou à créer des microclimats favorisés, d'adapter le sol, sa façon d'arroser ou au contraire de mettre à l'abri de l'arrosage, à semer ou bouturer les plantes introuvables, permettant à un végétal qui ne devrait pas pouvoir pousser dans sa zone, ou qui est rarement cultivé de s'épanouir sous son ciel, sous ses yeux.
C'est à partir du moment où j'ai constaté que les Aloe marlothii ou les Clivia miniata pouvaient pousser ici dans certaines conditions que j'ai osé d'introduire d'autres plantes peu ou pas utilisées ici.
Petits conseils supplémentaires, si on aime les plantes un peu rares, sachez patienter, vous trouverez tôt ou tard votre oiseau rare, peut-être en le semant ou bouturant et prenez conscience des bons microclimats de votre jardin et consacrez-les à des plantes délicates et pas à des lilas ou Photinia 'Red Robin'. Sur les foires aux plantes, sachez dénicher les vrais "PROS", achetez des plantes parfaitement identifiées et tirez le maximum de renseignements de culture des vrais horticulteurs, si le vendeur bafouille, passez votre chemin, ce n'est qu'un revendeur, il a peut-être moins de connaissances que vous.

Merci Pierre pour tes connaissances partagées, tes avis éclairés, et la pertinence de ton propos.
Même si je ne suis pas concerné par les plantes de zone 9 & 10, j'applique le même raisonnement pour deux zones en dessous...

Petits conseils supplémentaires, si on aime les plantes un peu rares, sachez patienter, vous trouverez tôt ou tard votre oiseau rare, peut-être en le semant ou bouturant et prenez conscience des bons microclimats de votre jardin et consacrez-les à des plantes délicates et pas à des lilas ou Photinia 'Red Robin'.

exact, tout vient à point à qui sait attendre !

Sur les foires aux plantes, sachez dénicher les vrais "PROS", achetez des plantes parfaitement identifiées et tirez le maximum de renseignements de culture des vrais horticulteurs, si le vendeur bafouille, passez votre chemin, ce n'est qu'un revendeur, il a peut-être moins de connaissances que vous.

Et aussi pensez à changer le substrat de culture une fois arrivé chez vous et à adapter la plante à son nouvel environnement surtout si elle sort de serre !

Merci beaucoup Vincent.
Oui, je fais avec ce que je connais, ma zone climatique, mais les principes généraux s'appliquent partout : mon fils cultive des abricotiers et obtient des fruits, en zone 5 du Wisconsin (près du lac Michigan et pas loin du Canada) ! Dans un univers si différent j'ai du mal à le conseiller.

Et toi, Pierre, tu ne veux pas "faire" un livre ?
Tu connais déjà tout le matériau et, de plus, tu en as déjà présenté pas mal ici et là dans ce forum…
Tu vas peut-être nous dire que tu préfères t'occuper de tes plantes plutôt qu'écrire, mais il est néanmoins visible que le "démon" de la transmission te taraude!

C'est exact j'écris facilement,
dire qu'en section scientifique le Français ne présentait pour moi guère d'intérêt (profs pas intéressants et coefficient au bac faible par rapport aux maths et physique), mais à l'époque le système français fonctionnait et s'occupait d'instruction et pas d'éducation, donc même les scientifiques maîtrisaient correctement la langue.
Jusqu'à 2021 mes écrits étaient destinés à la revue 'Plantaexotica'dont j'étais le rédacteur en chef. Depuis le changement d'état d'esprit de l'équipe ayant pris le pouvoir à SFA, je ne fournis plus rien à cette revue et peux écrire plus égoïstement.
J'ai un livre quasiment fini et un ou deux projets. Mais les éditeurs sont très frileux, une des difficultés est d'accumuler pas mal de photos de bonne qualité, car les éditeurs ne veulent pas en acheter. Il faut donc prévoir le sujet à l'avance pour accumuler les photos sur quelques années.

Pour les livres de ce type, c'est vrai que les photos jouent un rôle essentiel.
Peut-être que tu pourrais lancer une "cagnotte" à photos pour des contributions renonçant aux droits d'auteur ? — Si tu fais savoir ce que tu recherches… et "si la photo est bonne"…

Bonne idée pour des sujets assez généraux, mais où faire le recrutement ?

En attendant voici d'autres cadeaux de début d'été :
- Dietes grandiflora comme un vol de papillons :



-Salvia 'Black 'nd Blue', plante très cassante au vent, mais superbe floraison de type S.guaranitica :


-Cistus x tardiflorens, très intéressant par sa floraison jaune vif prolongée, sa grande résistance à la sécheresse (bien supérieure à C.albidus), en contraste avec les fleurs bleues d'un Sollya :