Passiflora edulis- Généralités

La Passiflora edulis est une espèce de liane à fleurs de la famille des Passifloraceae. C'est une plante grimpante originaire de Colombie, du Venezuela, du Paraguay, du Brésil, du nord-est de l'Argentine et en Guyane française.
Elle porte divers nom dont le plus connu est maracuya (utilisé en particulier en Colombie dans sa version edulis flavicarpa jaune)
Elle s'accroche aux supports au moyen de vrilles comme la vigne.
- Ses tiges sont anguleuses et cassent facilement.
- Ses feuilles trilobées sont vert-brillant.
- Ses fleurs remarquables sont bleutées et typiques de la famille des passiflores. Leur dimension est assez modeste et ne sont pas parfumées. Un point important, elles sont auto-fertiles et ne nécessitent pas de second plant même si c'est toutefois mieux.
- En bonne situation, elle est très productive. Un seul pied peut donner une cinquantaine de fruits.
D'après Wiki, "il existe une centaine de variétés, dont la Common Purple, cultivée à Hawaï, la Black Knight, la Edgehill, cultivar aux fruits pourpres semblable à la Black Knight mais encore plus vigoureux et très planté en Californie, la Kahuna, la Perfecta (aux gros fruits) ou la Brazilian Golden." Une variété courante en France est Frederick.

Cela dit l'edulis issu de semis est peu différente des cultivars proposés. Ses fruits peuvent être de taille commerciale.

La plante est frileuse et ne supporte pas la gelée. Elle perd ses feuilles à partir de 5 degrés mais repart au printemps. En France métropolitaine à part quelques zones vraiment hors gel, sa culture ne peut être envisagée qu'en serre froide ou en véranda.

En été, elle peut supporter plus de 40 degrés sans dommage. Elle doit cependant être bassinée et le sol maintenu humide sinon, ce sont les fruits qui vont pâtir du manque d'eau en se ridant plus ou moins fortement.

Toujours en métropole, elle peut être sujette à des attaques fongiques. Une solution efficace consiste à assurer une bonne ventilation en particulier de la partie inférieure du plant. En milieu trop humide, une attaque fongique peut être fulgurante et la plante peut disparaître  intégralement en quelques jours.

 A noter, les tiges et les fleurs sont souvent visitées par les fourmis. Celles-ci ne présentent aucun danger pour la plante. Elles exploite les sucs émis par des glandes situées à la base des feuilles comme visible sur la photo ci-dessous où l'on distingue outre les deux glandes, la gouttelette de suc émis par la feuille.


Elle se reproduit par semis. La germination est facile et le plant placé dans un milieux humique riche produira dès la troisième année.
Elle peut aussi être reproduite par bouturage en été, à l'étouffé en serre chaude par exemple. La formation des racines est rapide.

Le fruit du de l'edulis est ovoïde,sombre et violacé de dimension de l'ordre de 45x50 mm en bonne situation. L'intérieur est souvent bordé de rouge et contient de nombreuses graines entourées de mucilage, c'est celui-ci que l'on consomme étant très parfumé et de consistance agréable. Le fruit reste vert jusqu'à maturité où il change de couleur en quelques jours. Mûr, il tombe spontanément et se ride rapidement. Cet état assure la maturité du fruit et ne nuit aucunement à sa qualité gustative.
la variété flavicarpa est plus grosse, jaune, plus acide, surtout utilisée en jus. Elle est beaucoup plus frileuse que le type. Elle nécessite au moins 10 degrés en hiver.


P. edulis en serre froide.


Exemple de production.


Deux fruits, le plus, gros issu de semis de graines extraites de fruits commerciaux de bonne taille. Le plus petit, provenant du cultivar Frederick. Le plant a trois ans. La taille du fruit n'est pas très significative.

Dernier point, au bout de quelques années, la prolifération des rameaux affecte sérieusement la production. Donc chaque année veiller à maîtriser l'extension des lianes en supprimant les rameaux non porteurs de boutons.

Pour terminer sur cette présentation voici le fruit le plus gros que je viens de récolter. A se demander s'il est opportun d'acheter des cultivars toujours chers alors qu'il suffit de semer des graines issues de fruits achetés dans le commerce. Grosse question...



Je suspecte cet edulis d'avoir un peu de flavicarpa dans les veines... En tout cas d'après la dégustatrice, il est superbon.

Je découvre cette présentation intéressante et bien complète.
Je vais y ajouter mon expérience de cette liane que j'ai cultivé très longtemps et qui, avec les années, était devenue énorme au point de recouvrir tout un mur de 4m de haut et 6m de large et d'envoyer chez mes voisins de très longs rameaux.
Sur cette exemplaire unique, la production était plus proche de  1000 fruits que de 50 et mes visiteurs repartaient  toujours avec de sacs plastiques pleins de fruits.
Comme il est dit, la récolte est très simple : il suffit de ramasser les fruits qui tombent à maturité
De plus il y avait une remontée assez conséquente en septembre et les fruits formés traversaient l'hiver sans problèmes pour être mangeables aux printemps.
Quelques photos




Une année, la plante s'est soudainement entièrement desséchée ( une attaque fongique?)
Grosse perte car, curieusement, il n'y a jamais eu de semis spontanés malgré l'abondance de fruits laissés à terre.
Les graines d'un individu solitaire ne seraient elles  pas viables ?
Alors pourquoi pas une ipomée leari pour la remplacer, c'est aussi vigoureux et surtout increvable.

Le rêve !

Oui à côté de ma production, c'est sûr que c'est la dimension au dessus !

Sur ta remarque concernant le germination, j'ai aussi pas mal de fruits oubliés qui tombent sur le sol et qui ne germent pas. La cause (à mon avis) est que la peau se dessèche et empêche la germination. Il faudrait un sol très humide et une atmosphère humide pour amener la dégradation de l'enveloppe et permettre la germination.
Sinon ça germe très bien. La coerulea dont les fruits ont une enveloppe qui reste plus fragile et humide germe spontanément sur le sol.

Concernant le dessèchement rapide, j'ai vécu ça aussi sur edulis et sur taxonia (passiflora tripartita ou curuba). Dans ce dernier cas, j'avais une superbe curuba qui fleurissait chaque année sortant par le vasistas de la serre et la recouvrant intégralement de ses fleurs roses, un vrai bonheur.
Un jour j'ai eu l'idée saugrenue de placer au voisinage du pied une jolie souche trouvée dans le bois d'à côté, souche que je voulais agrémenter d'un cactus épiphyte. En moins de 15 jours le pied s'est couvert de duvet blanc type phytophthora tuant net la malheureuse plante. J'ai eu un problème semblable avec edulis qui a subi aussi une attaque fongique. Je m'en sors dorénavant en maintenant une ventilation importante au niveau du sol dans mes serres.

Concernant ta magnifique ipomée, oui, oui mais ça ne se mange pas      

Dernier point, complètement hors sujet. Il y avait encore ces dernières années un resto routier en bord de route à Cabanes, l'hotel Téré, où on y mangeait d'excellentes paella, mais c'est une autre histoire...

Effectivement j'ai également perdu il y a qques années, subitement en cours d'été une P.edulis après un arrosage.
C'est très couvrant mais aussi potentiellement bien envahissant ce type de grimpante (Passiflora comme ipomée).

Oui, c'est envahissant (même chez moi dans l'est) mais c'est tellement bon

Corte, j'ai eu aussi une p. Mollissima (=tripartita je crois). Dans les années 80, Vilmorin en proposait des graines dans son catalogue.
C'était très joli et je mangeais les petites bananes. Depuis, elle a disparu dans le fouillis de mon jardin.
J'espère que tu as pu garder des graines.

Non, je n'ai plus de graines et mes dernières tentatives ont été des échecs. Elles me venaient directement de Colombie. Je vais recontacter mon ancien étudiant qui était mon fournisseur.

j'ai battu mon record, voilà mon champion : entre 54,36 mm et 54,60 mm de long suivant la position du pied à coulisse et environ 50 mm de largeur pour un poids de 50 grammes. La couleur n'est pas très définie : du violacé, des traces de jaune mais bon, ce qui compte c'est qu'il soit bon.



Par précaution j'ai fait un bouture au cas où...

Cortejuan, plus précis que toi, nous mourons tous, d'un seul coup d'un seul! C''est ça que tu veux?

C’est dans mes gènes, dans une vie passée, j’ai développé un microscope qui était censé voir le nanomètre (un millionnième de millimètre) alors tu comprendras que le millimètre pour moi c’est énoooooooooorme.

Mais je ne souhaite aucun suicide dans notre fantastique communauté, je vais surveiller mes penchants nanométriques.