Myriapodes

Les "mille pattes" ne sont en général pas très aimés, et souvent avec une bonne raison, c'est qu'ils produisent souvent des substances toxiques qui peuvent rendre leurs contacts ou morsures très désagréables.

Pourtant, ces "insectes" aux aspects parfois inquiétants, préhistoriques sont aussi avant tout écologiquement très utiles.
Prédateurs, recycleurs, en général discrets et nocturnes, leurs rôles et vies sont encore assez méconnus.
On en découvre de nouvelles espèces, parfois ultra localisées, dont en France entre autres.
Ils sont aussi un bon indicateur tant de l'histoire d'un milieu que de sont état écologique.
En effet, naturellement, pour la plupart ils sont peu expansifs, ainsi les micros populations sont des reliquats de vastes peuplements antérieurs à la dernière glaciation, qui n'ont pas recolonisé leurs anciens territoires, et les populations éliminées d'un secteur, par nos pratiques modernes mettent des années ou des siècles à revenir.

Mais par ailleurs, si ils sont fragiles par certains aspects, ils savent aussi faire preuve de grandes résistances, et peuvent ainsi, à l'instar des stars médiatiques tel le (bientôt les) frelon asiatique ou paysandisia archon être transportés sur de longues distances lors de nos échanges mondiaux, et s'implanter loin de leurs terres d'origines.
Plusieurs espèces exotiques ont déjà été repérées en France, mais c'est dans les zone plus chaudes que les cas sont bien sûr les plus nombreux.

Je voulais donc ouvrir ce sujet, qui manquait, avec la banale et ubiquiste scutigère véloce, d' origine européenne et qui a conquis le monde en accompagnant les humains, et le scolopendre annelé, mais je ne retrouve plus mes photos.
ça va viendre...

Les myriapodes donc.

Sous embranchement des arthropodes, aux corps segmentés, équipés d'une ou deux paires de pattes par segment, sauf le premier où souvent ces pattes sont transformées en forcipules, des crochets venimeux.

Leur classification est complexe, et actuellement remise en question.
Regroupés en un seul clade, du fait de leur similitudes, ils pourraient en fait être constitués de plusieurs groupes non apparentés (4?) dont certains pourraient être plus proches des insectes...
Classiquement séparés en deux groupes suivant leur nombre de pattes par segment (une ou deux paires)

En France, ils sont principalement représentés (de façon indigène) par les scolopendres, les scutigères, les lithobies et les iules.



je vais donc attaquer par
HIMANTARIUM GABRIELIS
Le plus long myriapode indigène de France;

Je viens de faire une observation, fortuite bien sûr, il y a quelques jours en déplaçant du matériel.
Je n'ai pu faire que deux photos pas terribles de ce bel adulte de plus de 20 cm, bien véloce.





C'est un géophile.
CAD qu'il aime l'ombre, le frais, l'humide.
Il peut avoir, à l'état adulte, jusqu'à 177 paires de pattes.
Il est nocturne, et c'est un efficace prédateur, il peut chasser jusqu'à des bébés reptiles, amphibiens, voire souris parait il.
Mais surtout des arthropodes, gros insectes, gastéropodes, vers etc.
Très utile régulateur dans la chaîne trophique à ce niveau des petites bestioles des bois, et autour des jardins.
On le trouve sous les pierres, les bois au sol, dans la litière de feuilles, sous terre...
Où comme là, sous des palettes.

On évite de lui faire des câlins vu qu'il émet un liquide volatil très toxique qui est l'équivalent du célèbre Zyklon B des chambres à gaz ( cyanure d'hydrogène), quand il se sentagressé ...
Si on le retourne on peut voir des pores roses qui exsudent ce liquide quand on l'agace un peu, mais je ne l'ai pas testé, je ne savais pas a encore.
Bon, spontanément, il n'est pas agressif avec nous, on ne fait pas partie de ses proies. il ne semble pas pouvoir nous morde, pas assez puissant, et on a quand même assez peu de chances de le débusquer, personnellement, c'est la première fois que j'en vois un en live! Et pourtant, j'en remue des tonnes de pierres, bois et autres trucs...

Présent en France, Belgique, Allemagne, Suisse, mais de façon discontinue.
Et probablement ailleurs en Europe, voire le monde, vu la possibilité de le trimballer involontairement avec des matériaux.
@

Jamais rencontré celui-là, à voir ses pates, je me serais méfié.
Bonne idée ce sujet. Hélas, pour l'agrémenter en image, je n'ai que Scolopendre et Iule.

Vas y,envoie!
Je n'arrive plus à localiser mes photos.
Et comme ce sont des espèces parfois pas courantes...
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Trois années de suite, après de longues absences, j'en trouvais un dans le rail de la baie vitrée, exactement au même endroit.
± 9cm, 20(?) paires de pattes.
Case bocal obligatoire avant la liberté, puisqu'il a décidé d'entrer dans la maison.



Je n'ai pas compté les segments

Super,, deux de plus!
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C'est vrai qu'il manquait un sujet dédié à ces bestioles ! (fort peu sympathiques)

AnJo a écrit:C'est un géophyte.
CAD qu'il aime l'ombre, le frais, l'humide.

petit problème de vocabulaire, non ?
> plutôt sciaphile (qui aime l'ombre) ou lucifuge (qui fuit la lumière)... géophyte comme son suffixe l'indique ne concerne que les plantes.

Bravo à ton oeil sagace!
J'ai effectivement écrit géophyte à la place de géophile 🤭

J'ai corrigé...
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Bugade, le premier semble être un juvénile de scolopendre ceinturée.
Très intéressant ces infos sur les géophiles. J'en ai souvent trouvé dans le sol que ce soit en Vendée ou chez mes parents en creusant des trous pour les plantes.
C'est vrai que ça dégage une odeur un peu répulsive et ça tâche les doigts lorsqu'on les manipule.
Je ne pense pas par contre que cette bestiole soit en capacité de s'attaquer à des très grosses proies, j'ai toujours cru que ça ne consommait que des petits vers et autres chenilles de noctuelles.

Oui, c'est bien lui, j'ai pas précisé.
Un juvénile, tu es sûr ? En tout cas, pas touche.
Pas grave mais douloureux au même titre que le scorpion noir qu'on rencontre dans nos régions.
J'en sais quelque chose !

En fait j'ai eu un doute sur sa taille!
Question dangerosité, ça peut être beaucoup plus grave qu'une piqure de nos scorpions.

le 2eme gris enroulé de Bugade est une Iule

Attention , seule le scolopendre , la lithobie, et une espèce blanche du sol ( Géophile )sont des prédateurs de petits bêtes ( du style collemboles et cloportes , petites limaces ...)
Les iules et autres sont végétariens , et le plus souvent décomposeurs ; très utiles à la formation de l'humus à partir des débris végétaux
En avoir dans son terreau ou sa terre de jardin est un bon signe : sol vivant
De toute façon , faisant partie d'une chaine alimentaire , ils sont tous utiles

Quant à la dangerosité , il vaut mieux en rire
Toute ma vie j'ai jardiné , j'en ai souvent vu détalé sous l'outil de jardinage , il m'est arrivée d'en avoir entre les mains dans une poignée de terre .. je n'ai jamais été attaquée par ces petites bêtes très fuyantes  

Par contre les gros scolopendres tropicaux ... sont connus pour leurs morsures venimeuses... Je ne connais pas les espèces méditerranéennes , mais je suppose qu'elles sont plus grosses que les miennes  et qu'elles peuvent mordre , mais bon , personne ne semble en être mort

J'attrape les Iules à la main quand ils sont en mauvaise position :(sous la bêche ou sur le trottoir)
Les scolopendres, je n'y touche pas.
Même si j'ai déjà vu plus gros, celui-ci fait la taille d'un briquet[/size]
Ont peut supposer que leur piqure est moins douloureuse comparée à celle d'une Vive.
Le petit scorpion noir, c'est douleur et inflammation des ganglions (j'en sais kek'chose)

Sauf allergie éventuelle, les morsures, si elles arrivent sont juste douloureuses, avec en plus une réaction nécrotique possible.
Donc en cas de, rincer et antiseptique par sécurité.
Mais, même pour le scolopendre cingulata, faut vraiment l'emmerder pour qu'il essaye de mordre.
Sa réaction première sera de fuir la lumière et le contact.
Les cas de morsure répertoriés sont quand la bestiole se trouve dans des habits, draps, chaussures...comme dans les pays chauds, où on prend vite l'habitude de secouer tout avant d'utiliser.
Mais même dans ces cas, pour l'avoir régulièrement vécu avec des scorpions ( même comportement), leur réflexe sera tjrs avant tout fuite et évitement.
Ils n'attaquent que qd il se sentent coincés.
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Dans mon ancienne maison, plus humide, je vérifiais toujours mes vêtements et chaussures.
Lors d'une sortie, le scorpion était dans mon sac de couchage, c'est ma faute.
Et oui, lorsqu'on est trop gros pour être une proie, sauf à les acculer, la plupart des animaux s'enfuient.

Les gros scolopendres méditerranéens peuvent être dangereux ainsi que les scorpions (le languedocien en particulier) dans une moindre mesure.
Tous les autres, géophiles inclus sont totalement inoffensifs pour l'homme.

Pssssitttt ! Même si par réflexe je fais comme vous, on ne dit pas LE scolopendre mais LA scolopendre. Hé oui, c'est féminin.

N'empêche que j'en ai une trouille bleue, surtout quand elles rentrent dans la maison.

Même si je respecte et en fait admire ces bestioles,je n'ai pas vraiment une attraction délirante pour elles!
Mais elles ont bcp d'intérêts, déjà évoqués!
Instinctivement, je pense qu'on a tous plus ou moins une répulsion instinctive!
Les scolopendres et scorpions, je les gère avec au minimum des gants épais (largement suffisants pour nos espèces indigènes), ou des outils , les iules et compagnie sont totalement inoffensifs. Mais j’avoue sursauter à chaque fois que j'en débusque , comme pour les serpents que j'adore pourtant, et manipule avec plaisir et sans aucune appréhension (juste de la prudence, pour les venimeux, et pour ne pas les blesser ou les stresser).
Dans les pays chauds, j'étais bcp plus circonspect, d'abord par méconnaissance des espèces, qui sont fréquemment assez, voire très, dangereuses, mais tout aussi fasciné!
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@ Lardy Mum
La plupart des dictionnaires classiques (Petit Larousse, TLFi, DAF, Robert...) donnent ce mot comme féminin, mais l'usage depuis le XXe siècle favorise plutôt le masculin, sans qu'il y ait toutefois une tendance tranchée  

@ Anjo
Même pour ceux que je touche, mes précautions pour ne pas les blesser :
Feuille de papier glissée dessous.
Ceux qui cavalent vite ou qui volent ont droit au gobelet transparent et carton dessous.

Vivre et laisser vivre...
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