(06) Jardin des Serres de la Madone - Menton

Bonjour à tous,
Dernièrement je suis allé au jardin des Serres de la Madone : un jardin en cours de rénovation depuis pas mal d'années, qui devient de plus en plus fabuleux. Ma première visite remonte à 2006, puis j'y suis allé en stage en 2012, puis j'y suis retourné cette année. Le jardin a bien évolué !

Ce jardin a été créé à partir de 1926, par Lawrence Johnston, célèbre paysagiste anglo-américain.
De style "arts and crafts", il est installé dans une ancienne oliveraie et un verger d'agrumes, dont la structure est conservée ainsi que les restanques.
Johnston s'approprie le paysage local et y ajoute des plantes subtropicales et tropicales, pour des effets de superpositions saisissants.
Le jardin regroupe des essences qu'il a collectées pour la plupart entre 1927 et 1932.
Le travail de maçonnerie du jardin est dans la tradition de l'artisanat local et le valorise : calades, bordures de tuf et de pierre de sable que l'on trouve sur site.
De nombreux bassins et retenues d'eau émaillent le jardin et participent à l’irrigation.

Monument historique en 1990, il est racheté par le conservatoire du littoral et la restauration débute cette année-là. Depuis, le jardin est en rénovation/gestion par les services techniques de la mairie de Menton (une équipe attitrée).

Aujourd'hui, la rénovation du jardin passe par la restauration des structures, du système hydraulique mais également des plantations.

Les plantes sont principalement des acclimatation nouvelles, dans l'esprit de Johnston. C'est ainsi que ce jardin regroupe des espèces que l'on ne voit pas forcément dans les autres jardins de la Côte d'Azur, qui ont en général les mêmes taxons depuis l'époque anglaise.

Bref, trêve de blabla, les photos !
Pour commencer quelques vues générales.

L'arrivée dans le jardin : bassin et ambiance ombragée, distinguant tout le bas du jardin, un ensemble de plantes subtropicales : une belle collection d'Hedychium, des Heliconia schiedeana, et de nombreuses Cordyline.



Un autre angle, avec les Tetrapanax, a leurs pieds, des Neomarica caerulea



L'ombre profonde et noire d'un magnifique Magnolia delavayi de l'époque Johnston, et des plantations d'ombres : Hellébores, Iris japonica, Trachycarpus, Woowardia radicans, Hedychium thyrsiforme et H. gracilis. Asparagus plumosus et Clematis armandii spontanée viennent agrémenter le tout.



En montant un peu, on découvre la zone des xérophytes, bien que les sols profonds de ce jardin (liés à la pierre des sables et a une sacrée couche d'humus) favorisent plutôt des plantations pas forcément xérophytes.
La végétation spontanée, c'est du chêne pubescent, de sacré belle taille pour la Méditerrannée.



Une autre vue, avec au fond un spécimen quasi centenaire de Nolina.



Passage par une zone plus ombragée, lieu de la collection des sauges et arbustus : Aurbutus unedo, A. andrachne et A. canariensis.
A droite, c'est la zone des plantes australes de Nouvelle-Zélande. On peut y voir beaucoup d'Araliacées originales notamment des Pseudopanax lessoni.
Egalement une collection de Mahonia dont un très beau Mahonia siamensis.



Ensuite, arrivée sur la plus grande terrasse, celle du bassin central :



Entrée dans la serre, ouverte en quasi permanence et qui abrite des espèces capables de pousser en extérieur dans ce jardin, pour la plupart : Chamaedorea, Hedychium schiedeana, H. rosa-sinensis, Platycerium, Thalia




La suite au prochain épisode, avec le haut du jardin, la partie australe, et le sous-bois jardiné.

Ah oui, quand même !! C'est quelque chose ce jardin Merci Ptivince pour cette entrée en matière plus qu'appétissante J'attends la suite avec impatience
Petit rappel cependant: merci de limiter le nombre de photos à 5 par post car ce serait dommage que tout le monde ne puisse pas profiter de cette merveilleuse visite dans de bonnes conditions

Merci pour ce reportage
J'adore les ambiances de ces jardins historique à la fois variées et intimistes.
Je n'ai jamais eu l'occasion de le visiter mais ça fait longtemps que c'est prévu...

Ca fait envie ! Moi aussi je me dis depuis longtemps que je vais y aller lors d'un de mes séjours à Nice, ça va peut-être me décider !

merci Ptivince pour le partage; magnifique structuration de jardin à l'ancienne !!
c'est tout à fait le jardin où je pourrais me perdre , et on ne me retrouverait jamais

Merci pour vos commentaires, étonnant que personne d'entre-vous ne sois allé dans ce coin-là, c'est tellement chouette niveau plantes !  
J'y suis allé deux fois cet automne et je pense que j'vais refaire un tour dans le sud d'ici deux semaine, mais plutôt vers Hyères.

Suite de la visite : On monte, on monte !

La villa, devant la zone sud-africaine, riche en bulbes : amarines, nerines, Dierama, Watsonia et autre Amaryllis belladonna ; des arbustes comme les Protéacées et d'autres herbacées comme des mélianthus divers et Cussonia. Remarquez les deux superbes strélitzias.



De l'autre côté, une terrasse, où les buis survivent encore....



En montant, vue sur la grande terrasse, composée de la serre, du grand bassin et de la terrasse avec les platanes (photo précédente)



La villa et les sud-africaines :



Plus haut encore, adossé à la villa, le bassin aux nympheas tropicaux et aux Cyperus papyrus, que je vous montrerai plus en détail plus tard

j'adore ce jardin, un des plus beaux de la cote d'azur. J'adore les ambiances charmantes qu'il y a dans chaque recoin.

Merci pour la suite
Je rejoins Antho, c'est un jardin d'ambiances. Et aussi un jardin de plantes qui font évoluer ces ambiances. Le paysage n'est pas figé.
Ce que j'aime beaucoup dans ce genre de jardin c'est le mélange décomplexé entre les divers types de plantes: les exotiques côtoient les xérophytes et les plus rustiques sans que ça ne choque.Les plantes ont en plus l'air de se développer naturellement sans trop d'intervention du sécateur.
C'est tout à fait ma conception du jardin, rien de plus triste qu'un jardin figé et tiré au cordeau où on ne retrouve qu'un seul type de végétaux.

les dernières vues confirment mon impression , et je rejoins tout le monde : un jardin méditerranéen idéal où on a envie d'explorer et découvrir !!

Hop, on continue, on grimpe encore vers le haut du jardin et de nouvelles parties aménagées depuis mon passage en 2011, notamment en sous-bois.
Il faut savoir qu'à l'origine le jardin s'étendait sur toute la sierra, où Johnston avait planté en forêt méditerranéenne nombre d'espèces exotiques pour des effets spectaculaires. C'est ainsi que la forêt en arrière du jardin est peuplée de callistemons de la taille d'arbres, des centaines eucalyptus, de Corymbia ficifolia ou encore de Jasminum, Beschorneria en sous-bois et autres Chamanthes, Cyclamen persicum (la forme sauvage).
Malheureusement, non sécurisée, elle n'est pas ouverte au public, mais accessible uniquement au personnel du jardin.
Je n'ai donc pas de photos de cette zone (hélas).

Bonsoir
Merci pour cette belle découverte.

Impressionnant ce sous bois, on ne se croirait pas en Europe

L'émotion je la ressens rien qu'au vu des photos alors je n'ose imaginer dans quel état me mettrait la visite de ce merveilleux jardin...
Sur la Côte d'Azur je ne connais que les jardins d'Hyères, le Domaine du Rayol et le Jardin exotique de Monaco vu à l'époque où je n'étais pas encore frappée par le virus chlorophyllus folium.
Merci Ptivince, ce somptueux jardin est la quintessence de ce que j'aime et comme Neira, je voudrais m'y perdre

Moi également, les photos de ce jardin me projette dans une rêvasserie bienheureuse. On peut s'y perdre dans la félicité...

oui c'est axactement cela : on aimerait s'y perdre et y rêver

Je vois beaucoup de petites haies de buis .. ils ne sont pas trop attaqués ??

c'est le genre de jardin que j'adore, j'avais visité un jardin botanique à Menton pas loin de la frontière, et celui de Monaco aussi, mais à l'époque je n'étais pas encore atteint !!!! donc aucun souvenir

Cela devait être le jardin botanique du Val Rhameh qui est très tropical, plus que celui des serres de la Madone.
Je ferai une série sur ce jardin quand j'aurai fini celui-ci.
Sinon près de la frontière il y a le jardin Maria Serena, mais rarement ouvert au public, uniquement sur visite guidée.

Tragus en effet, ce sous-bois fait très subtropical, avec une belle collection de plantes d'ombres, notamment des Hedychium et de nombreuses Dianella et Broméliacées, ainsi que des Cymbidium, mais également nombre de fougères notamment des Blechnum.

Suite de la visite : le mois de septembre est un bon mois pour découvrir les floraisons de certaines subtropicales comme les Hedychium, les Heliconia schiedeana, les Nymphea ainsi que les géophytes sud-africaines.

Commençons par ces dernières :
Bon, la première est chilienne, Rhodiophiala bifida, bulbe du Chili, au longues feuilles rubanées très fines. Cette espèces est rustique en zone 8 d'autant que les bulbes se plantent en profondeur. Je l'ai dans mon jardin orléanais depuis 2010.



Une belle Vallota speciosa, une bulbeuse que je trouve sublime mais rarement proposée à la vente, même en fête des plantes.



Une jolie Amarine thunbergii (Nerine Bowdenii x Amaryllis Belladonna), qui fleurit. Elle peut être capricieuse. Cette plante est rustique en zone 8 douce. Le feuillage apparaît en mars chez moi, puis  jaunit en été avant de repousser dès les premières pluies et persiste jusqu'aux fortes gelées (persistant en climat méditerranéen, sauf en été).
Cette plante cumule la vigueur d'un Amaryllis belladonna et la rusticité de la nérine, c'est donc une bonne plante de jardin. Le hic chez moi : la floraison tardive (en boutons en ce moment) et donc sensible au gel ; j’aurais dû la mettre le long d'un mur.



Et enfin ce superbe Amaryllis Belladonna 'White Queen'


En septembre les Nerine sarniensis n'étaient pas encore en fleurs, il y'en a de superbes dans ce jardin.

Allez, on continue sur cette lancée avec les très beaux nymphéas du jardin, outre les variétés classiques vues et revues que l'on peut découvrir dans les nombreux bassins que compte le jardin, voici quelques variétés moins courantes :

Ce petit Nymphaea 'Queen Sirikit', un rustique à nuances de bleu-violet, à petit développement :



Le Nymphaea tropical 'King of Siam', le premier hybride tropical double



Ce Nymphaea que je ne connais pas, très violet, à moyen développement, qui n'est pas un 'Siam Purple 2'



et enfin mon préféré, ce nouveau cultivar vivipare tropical, 'Purple Joy' :

Elles sont magnifiques ces bulbeuses!
Le Rhodiophiala bifida n'est pas sans me rappeler le sprekelia formosissima.

Oui et la floraison est aussi brève hélas ! mais ils sont tout les deux de rusticité équivalente.

La suite : la saison des Hedychium

Hedychium coccineum



Hedychium greenii, vivipare



Hedychium thrysiforme, pas encore en fleurs



Il y'a d'autres Hedychium : H. coronarium, H. angustifolium...

D'autres plantes

Ce très beau Pelargonium miniature, que je ne connais pas :



des Trychelium un peu partout



Un beau Fastia polycarpa, très échancré !



Une Cordyline dracanoides



Et ces incroyables bambous tropicaux géants que l'on ne voit qu'à Menton sur la côte

Quel jardin magnifique!!! très diversifié en plus   . J'aime beaucoup l'ambiance et les plantes que tu nous as présenté ;).
Pour le Pelargonium, je pense à Palargonium sidoides, celui que j'ai a des fleurs pratiquement noires mais j'ai vu qu'il existait en rose.

merci pour l'identification !
Fin de la série pour cette fois, je mettrais peut être pour compléter des photos de février 2012, car les floraisons sont fort différentes en hiver.

Merci Ptivince pour cette merveilleuse visite

Un grand merci pour ce reportage.