Polypodium cambricum - polypode austral

Polypodium cambricum L.
Noms communs : polypode austral, polypode du sud.

Division des Ptéridophytes.
Famille : Polypodiacées.


Noms vernaculaires : Polypode austral, Polypode du pays de Galles

Répartition :
Dans le monde : pourtour méditerranéen et façade atlantique du sud du Portugal au sud de l’Ecosse. Pénètre peu à l’est : Tessin, Nord de l’Italie, bords du Léman, isolat en Ukraine.
En France, moitié sud et départements de l’ouest jusqu’au Calvados, population isolée en Seine-et-Marne.

Description :
Les feuilles de 15 à 40 cm de long sont assez larges et de forme triangulaire. Le limbe se rétrécie brusquement en pointe effilée. Les pennes sont dentées et parfois même lobées à la base. Les deux pennes basales sont souvent redressées vers la face supérieure.
Les feuilles forment une touffe dense et partent d’un rhizome écailleux rampant à la surface du substrat. Elles apparaissent à l’automne et se dessèchent à la fin du printemps.
Fructification hivernale ou printanière.

Ecologie :
Rocailles, vieux murs, au sol en forêt, épiphyte. Tous types de sols et d’expositions, avec des variations en fonction de la répartition : à découvert au nord de son aire, situation plutôt ombragée en région méditerranéenne. Devient exclusivement calcicole dans le nord de son aire de répartition, où il peut également pousser sur les dunes maritimes. Fougère adaptée aux étés secs (période de repos) et aux hivers doux.

Différentiation des espèces proches :
Polypodium cambricum peut être confondu avec Polypodium vulgare et Polypodium interjectum.
La couleurs des feuilles est vert franc chez P. cambricum, alors que chez les deux autres elles sont vert mat. Le limbe est plus large, triangulaire (rapport longueur/largeur = ½) ; il se termine brusquement par une longue pointe. Les deux autres ont un limbe allongé, aux bords longuement parallèles, qui se termine plus progressivement par une pointe.
P. vulgare a les feuilles qui restent vertes tout l’été, jusqu’au printemps suivant et fructifie en été-automne.

Divers :
Comme P. vulgare appelé "réglisse des bois", P. cambricum a des rhizomes qui ont un gout de réglisse.

En culture :
Peu utilisé à tort, il peut, dans les climats pas trop froids, assurer une belle présence hivernale en tant que couvre sol au pied d'arbustes, être utilisé en potées (à estiver dans un coin à l'écart de la vue lorsque les feuilles sèchent), ou habiller un vieux mur pas trop sec.

Peu de photos pour le moment...

Dans le jardin parental (83) au pied d'un arbre (nov. 2011):



Mourèze (34) - décembre 2012 : sur le mur d'une maison où les rhizomes suivent les joints en argile+chaux entre les pierres :

superbe fiche , complète et bien illustrée ; merci Tragus !!

j'aime beaucoup la feuille de ce Polypode, plus ample que celle du vulgare ..
Evidemment , ici je n'ai que le vulgare , fait trop froid pour cambricum

Tu dois avoir P. interjectum vers chez toi, il est donné pour être commun dans le Massif central. Il est plus opulent que P. vulgare.
C'est en quelque sorte l'intermédiaire entre vulgare et cambricum...

merci Tragus très belle fiche.

je vais oser me lancer puisqu'il y en a pour notre climat.
mais quand il fait frisquet comme maintenant ( -4° -5° la nuit et il fait 3 que dans l'après midi), les feuilles grillent et ca repart après ?

Abeille26 a écrit:
mais quand il fait frisquet comme maintenant ( -4° -5° la nuit et il fait 3 que dans l'après midi), les feuilles grillent et ca repart après ?

Non, c'est assez résistant quand même, j'en ai vu pas mal dans le Vaucluse fin mars l'année dernière... ils étaient en pleine forme après l'hiver froid qu'il y a eu!

Parfait déjà si cela sort indemme après les gelées.

quant Mr aura fini de ménager ce coin où était l'ancien poulailler des voisins, je sais ce que je vais mettre au pied du figuier . je veux y mettre des plantes simples qui ne donnent pas trop de travail, jardin plaisir et non jardin corvée !
d'ailleurs cela me fait penser qu'il faut que je prenne des photos pour voir l'évolution !

ce coin est à l'ombre l'été, pas l'hiver, pas grave je suppose ? comme en forêt !

et je m'en vais me renseigner si on trouve de ces polypodes dans nos forêts en nombre ou pas, ou si des copines l'ont déjà dans leur jardin

Super, merci pour cette fiche Tragus.
Je vais le guetter celui-ci...

Par contre je n'ai jamais vu ce type de fougères directement au sol.

C'est vrai que par ici aussi, il me semble l'avoir vu le plus souvent sur des rochers forestiers recouverts de mousse ou sur des vieux murs.

ce coin est à l'ombre l'été, pas l'hiver, pas grave je suppose ? comme en forêt !

Pas grave du tout! en été, il s'en fiche: il est en repos végétatif, et en hiver, il pousse bien au soleil si il est en pleine terre ou sur un substrat qui retient suffisamment un peu d'humidité (que le substrat ne s'assèche pas complètement pendant la période de végétation en fait ).

Le voici chez mes parents, très sympa pour faire un habillage hivernal au pied du marronnier:



Et encore plus sympa, j'en ai installé il y a quelques années dans la fourche de ce même marronnier... Effet presque exotique   

Toujours plus haut, toujours plus loin   

Ici en Italie, épiphyte sur un stipe de Phoenix dactylifera:

  
c'est dingue ça !! une Fougère de ce type sur un Palmier   

Le Polypode s'est glissé dans une faille spatio temporelle ?

Je crois que c'est plutôt l'Italie qui est tombée toute entière dans une faille spatio temporelle    

J'ai été stupéfait moi aussi.
En situation aussi exposée ça ne peut de toute façon être que cambricum.
P. vulgare fuit les climats méditerranéens littoraux et P. interjectum préfère les sous bois ombragés dans ce type de climat...

je n'avais pas vu les photos précédentes , cette fougère est très belle dans cette fourche d'arbre

Cette fougère de notre flore spontanée a un réel intérêt esthétique.
Je ne comprend pas pourquoi elle n'est pas plus utilisée dans les jardins.
Elle a en plus l'avantage d'être en végétation pendant la mauvaise saison et en repos en été: c'est tout bénef pour les climats méditerranéens!

Elle peut faire de très jolies potées, j'ai été surpris et content de voir qu'elle plait à une personne qui décore son pas de porte avec, dans une ruelle du village des Mées (o4):